Qui étaient les quatre militaires français assassinés en Afghanistan?
Ce 20 janvier, quatre militaires français ont été assassinés par un soldat de l’armée afghane, alors qu’ils effectuaient un entraînement sportif dans l’enceinte de la base avancée de Gwan, située dans le sud de la province de Kapisa.
Ces soldats appartenaient à une équipe d’instructeurs chargée de former un bataillon de l’armée nationale afghane. Qui étaient-ils?
L’adjudant-chef Denis Estin fait partie des victimes. Né le 12 décembre 1966, à Douai, il commence sa carrière militaire avant ses 18 ans au sein du 35ème Régiment d’Artillerie Parachutiste (RAP) de Tarbes. Nommé brigadier le 1er mai 1987, il intègre, grâce à ses qualités humaines et professionnelles, l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent un an plus tard.
Nommé sergent à l’issue de sa scolarité, il est affecté au 34ème Régiment d’Artillerie (RA) de Mulheim en qualité d’adjoint au sous-officier transmissions de cette unité. En 1991, il est muté au 3ème RA de Mailly comme chef de station régimentaire.
Trois ans plus tard, il rejoint le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique à La Valbonne pour occuper la fonction de sous-officier transmissions d’unité élémentaire. La même année, il est promu au grade de maréchal des logis-chef.
En 2000, il est affecté au 40ème RA de Suippes en qualité de gestionnaire de réseaux radio, puis de technicien graphiste. Décrit comme étant un sous-officier « minutieux et compétent », à la fois rigoureux et dynamique, il est nommé adjudant en 2004.
Muté au 93ème Régiment d’Artillerie de Montagne (RAM) de Varces, il sert en qualité d’ajoint à l’officier des systèmes d’information et de communication. Il est promu adjudant-chef le 1er janvier 2011.
Au cours de sa carrière, ce sous-officier a effectué de nombreuses opérations extérieures : Centrafrique (1986 et 1994), Tchad (1996), Bosnie/Croatie (2005) et Afganistan (2004 et 2009).
Marié et père de deux enfants, l’adjudant-chef Estin était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « République Centrafricaine », de la médaille d’or de la défense nationale avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure »et de la médaille commémorative française avec agrafes « Afghanistan » et « ex-Yougoslavie ».
Né le 8 juillet 1968, à Strasbourg, l’adjudant-chef Fabien Willm s’est engagé en 1986 en qualité d’élève sous-officier. Nommé sergent un an plus tard, il est affecté, l’issue de sa formation à l’Ecole d’application d’artillerie, au 93ème RAM en qualité de chef de pièce.
Entre 1989 à 1992, il est muté au Bataillon de soutien opérationnel avant de retrouver le 93ème RAM, qu’il quitte à nouveau pour rejoindre le 60ème RA. Promu sergent-chef, il est ensuite affecté au 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique en 1994. Décrit comme ayant un « remarquable état d’esprit et une haute conscience professionnelle », il obtient le brevet militaire professionnel du 2e degré « artillerie sol-sol ».
En 2000, ce sous-officier est affecté au 8ème RA de Commercy où il la fonction d’officier observateur. Il obtient ses galons d’adjudant en 2003, puis ceux d’ajudant-chef 8 ans plus tard, alors qu’il a de nouveau rejoint le 93e RAM.
L’adjudant-chef Willm a effectué de nombreuses opérations hors de métropole : Centrafrique en 1996, Guyane en 1998, Polynésie en 2000, Tchad en 2003, Bosnie/Croatie en 2004-2005, Kosovo en 2006, Côte d’Ivoire en 2007 et Afghanistan, à plusieur reprises, en 2008 et en 2009-2010.
Marié et père d’un enfant, l’adjudant-chef Willm était titulaire de deux citations à l’ordre de la brigade avec attribution de la croix de la valeur militaire, de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République Centrafricaine », « Tchad » et « République de Côte d’Ivoire », de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure », de la médaille commémorative française avec agrafes « Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan ».
Appartenant également au 93ème RAM, le brigadier-chef Geoffrey Baumela est le plus jeune des quatre militaires français assassinés par un soldat renégat de l’armée nationale afghane. Né le 29 novembre 1984 à Echirolles, il s’engae en septembre 2006 en qualité d’engagé volontaire de l’armée de Terre au sein du régiment de varçois.
Spécialiste mécanicien, le jeune homme fait preuve d’une grande valeur, selon sa hiérarchie. Disponible et dynamique, il gagne ses galons de brigadier en octobre 2008, après un premier déploiement en Guyane.
Décrit comme étant consciencieux, travailleur et appliqué, au point de devenir incontournable dans sa fonction, il est promu brigadier-chef en 2010. Les qualités de ce technicien mécanicien auraient pu lui ouvrir une carrière de sous-officier si le sort n’en avait pas décidé autrement, ce 20 janvier.
Vivant en concubinage et père d’un enfant, le brigadier-chef Baumela était titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale avec agrafe « troupes de montagne ».
Âgé de 34 ans, le sergent-chef Svilen Simeonov s’est engagé le 12 septembre 2001 au sein de la Légion étrangère. A l’issue de sa formation intiale au 4ème Régiment Etranger de Castelnaudary, il est affecté au 2ème Régiment Etranger de Génie (REG) de Saint-Christol.
Réussissant successivement les stages de formation de sapeur de combat et de démineur, il est élevé à la distinction de légionnaire de 1ère classe le 1er août 2002. Deux ans plus tard, il est promu caporal, après avoir suivi la formation générale élémentaire.
De par ses qualités militaires, et plus particulièrement de sapeur légionnaire de montagne, il est nommé sergent le 1er novembre 2005, puis sergent-chef quatre ans plus tard.
Au cours de sa carrière au sein de la Légion étrangère, le sergent-chef Simeonov a été déployé en Guyane (2004), en Afghanistan, à plusieurs reprises, en Côte d’Ivoire et à Djibouti.
Marié et père d’un enfant, le sergent-chef Simeonov était titualire de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafe « Légion étrangère » et « troupes de montagne », de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan », du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille commémorative OTAN non article 5 avec agrafe « ISAF ».