Vladimir Poutine a rendu un dernier hommage au maître espion soviétique Guevork Vartanian

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, par ailleurs ancien du KGB, a rendu un dernier hommage, ce 13 janvier, à Guevork Vartanian, une légende de la communauté du renseignement à l’époque soviétique, décédé le 10 janvier dernier, à l’âge de 87 ans.

D’origine arménienne, Gevork Vartanian avait été approché à l’âge de 16 ans par le NKVD, l’ancêtre du KGB. Ayant suivi son père, lui-même également membre du service de renseignement et affecté depuis 1930 à Téhéran, le jeune espion se voit chargé, en 1940, d’une mission visant à démasquer les agents nazis dans la capitale iranienne. Selon des informations officielles, il aurait, avec son groupe, réussit à en confondre près de 400 en deux ans.

Entre autres « faits d’armes » pendant la Seconde Guerre Mondiale, Gevork Vartania a notamment réussi à infiltrer les services secrets britanniques à Téhéran en suivant une formation destinés à de agents prévus pour être envoyés en URSS. Mais surtout, il aurait réussi un déjouer un projet d’attentat nazi contre le président américain Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline, réunis à Téhéran pour tenir une conférence sur l’après-guerre. Cet épisode a inspiré le film « Téhéran 43, nids d’espions », une production franco-hélvético-soviétique avec Alain Delon.

Par la suite, l’on ne sait que très peu de choses sur les activités de Gevork Vartania au cours de la Guerre Froide, ces dernières étant encore classifiées. Seulement qu’il a été fait « Héros de l’Union soviétique », qu’il a épousé, à trois reprises, la même femme, également espionne comme lui et qu’il a, avec elle, voyagé dans le monde entier.

« Il a passé sa vie à l’étranger. Il a dû travailler dans des conditions les plus difficiles en mettant en danger sa vie à lui et celle de sa femme. Mais à chaque fois, il sortait vainqueur. Il a fait une énorme contribution à la sécurité de notre pays en obtenant des informations sur les plans en préparation chez nos adversaires mais aussi chez nos faux amis en Orient et en Occident. Son apport est sans doute colossal » a déclaré Vitaly Korotkov, un ancien des services russes, cité par La Voix de la Russie.

Officiellement, il avait pris sa retraite en 1992, soit au moment de la chute de l’URSS. Toutefois, il semblerair qu’il ait continué à conseiller le SVR – les renseignements extérieurs russes issus du KGB. « C’était un homme au grand cœur, doté d’une intelligence rare. Non seulement il était au courant de tous les petits détails de la situation politique dans les pays où il avait travaillés mais il avait une vision globale de la situation sur la planète » a encore expliqué Vitaly Korotkov.

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