Disparition d’équipements militaires entre l’Afghanistan et le Canada

La mission de combat des forces armées canadiennes en Afghanistan s’est terminée en juillet 2011. Comme l’on peut s’en douter, ce retrait a posé un défi logistique, qui aurait pu être plus important encore si le gouvernement canadien n’avait pas décidé de conserver à Kaboul près d’un millier d’hommes pour assurer la formation des forces de sécurité afghanes.

L’objectif assigné au Groupe de travail sur la transition, qui est le nom donné aux logisticiens affectés à cette tâche, a initialement été de ramener au pays l’ensemble des équipements ayant servi dans le cadre de la mission de combat canadienne, afin que ces derniers puissent être éventuellement réutilisés au plus tôt avant la fin 2012 en cas d’une nouvelle mission à l’étranger.

Une partie des matériels est transportée de Kandahar à Karachi. A partir de là, les équipements sont placés dans des conteneurs maritimes, lesquels sont ensuite chargés sur des bateaux appartenant à la société montréalaise A.J Maritime.

Sur les milliers de conteneurs nécessaires pour rapatrier le matériel militiaire canadien, près de 448 se trouvent encore en Afghanistan et une quarantaine d’autres sont en transit au Pakistan.

Seulement, selon une information de la chaîne publique CBC, confirmée par la Défense canadienne, plusieurs conteneurs sont arrivés au Canada non pas avec du matériel militaire comme l’on pouvait s’y attendre, mais avec des pierres, du sable et de l’eau. En clair, les équipements qu’ils renfermaient ont été volés entre Kandahar et Montréal. Et pour que cela passe inaperçu, ils ont été remplis avec des substituts pour qu’ils fassent le même poids.

D’après la Défense canadienne, aucun matériel « sensible » n’aurait été dérobé. « Dans ces expéditions, il n’y a aucun équipement militaire explosif » a déclaré Mme le colonel Anne-Marie Tardif. « Cet équipement a été rapatrié par voie aérienne et maritime au Canada, mais pas à Montréal » a-t-elle expliqué. De même pour les véhicules blindés.

D’ailleurs, le ministère de la Défense a précisé que seul l’équipement à « faible priorité » transite par le Pakistan mais il a indiqué dans le même temps ne pas être en mesure de donner des détails sur les circonstances de ces vols, ni même la quantité et la valeur des matériels disparus.

Pour la responsable d’A.J Maritime, Alda Rodrigues, interrogée par les média canadiens, les vols ont dû avoir lieu sur la route entre Kandahar et Karachi. « Entre al-Qaïda, les taliban et les bandits professionnels, il n’y a pas grand chose qu’on puisse y faire », a-t-elle déclaré. « Ca rappelle la mafia. Ils doivent avoir un système organisé là-bas » a-t-elle ajouté.

Et d’après les propos tenus par Alda Rodrigues, la cas canadien serait pas isolé car d’autres pays de l’Otan auraient aussi connu des « problèmes de vol sans savoir où ils se produisent ».

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