Le Qatar et le Koweït attendraient la décision des Emirats pour acheter des Rafale

Si l’on en croit le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, « aucune rupture de négociations » portant sur la vente de Rafale n’a été constatée au Brésil et aux Emirats arabes unis.

Pour le premier cas, le processus d’acquisition de nouveaux avions de combat pour les forces aériennes brésiliennes est pour le moment gelé, en raison du contexte économique du pays et de la priorité donnée par Brasilia au développement de sa marine.

Pour le second, Abu Dhabi a fait savoir, l’automne dernier, que l’offre faite par Dassault Aviation était « non compétitive ». D’où sa demande d’information auprès du consortium Eurofighter. Cela étant, pour le ministre, rien n’est donc encore perdu.

Et il vaudrait mieux d’ailleurs car, d’après Gérard Longuet, la vente de Rafale aux Emirats serait susceptible de débloquer d’autres ventes dans la région. Car, en effet, deux autres pays attendraient la décision d’Abu Dhabi avant, eux aussi, de commander l’avion de combat développé par Dassault Aviation.

« Le Koweït et le Qatar sont en effet intéressés mais ils ne le seront vraiment que si manifestement les Emirats arabes unis se jettent à l’eau » a ainsi déclaré Gérard Longuet, ce 9 janvier, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE).

Que le Koweït soit intéressé par le Rafale, ce n’est pas une nouveauté. En février 2009, l’Emirat avait évoqué cette éventualité lors d’une visite officielle du président Sarkozy. Par ailleurs déjà clientes de Dassault Aviation depuis l’achat de Mirage F-1 – lesquels ne volent plus – les forces aériennes koweitiennes disposent de F-18 américains dont le coût de modernisation serait trop onéreux.

Seulement, et même si le ministre koweitien de la Défense, Cheikh Jaber al-Hamad al-Sabah, a plusieurs fois affirmé l’intérêt que porte son pays au Rafale au point qu’il y a deux ans, l’on pouvait penser que c’est dans cet émirat que l’avion français allait décrocher son premier contrat à l’exportation, l’affaire ne s’est pas encore faite.

Et cela a donné la part belle aux rumeurs… Ainsi, il a été dit, en avril 2009, que le Gripen du suédois Saab était le mieux placé pour des raisons économiques, avant que cela ne soit démenti quelques mois plus tard… ou encore que le Rafale allait être en concurrence avec le F-15 Silent Eagle de Boeing.

Quant au Qatar, il est question d’acquérir entre 24 et 36 nouveaux avions de combat afin de remplacer les Mirage 2000-5 de la Qatar Emiri Air Force, déjà bonne cliente de Dassault Aviation avec le Mirage F1 et l’Alphajet. Mais, apparemment, il ne s’agit pas d’une vente de gré à gré puisque l’Emirat a lancé un appel d’offres en janvier 2011. Et le processus de sélection devrait être terminé d’ici la fin de cette année. Nul doute que la concurrence y sera rude, sur fond de forte influence de la part des Etats-Unis, qui disposent dans le pays de l’importante base al-Udeid.

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