Les comptes du noyau dur d’al-Qaïda sont dans le rouge
« Nous estimons qu’al-Qaïda est dans sa situation financière la plus faible depuis plusieurs années et, en conséquence, son influence est en train de diminuer », déclarait, en octobre 2009, David Cohen, alors secrétaire adjoint au Trésor américain, lors de la 21e conférence sur la blanchiment d’argent. Et d’expliquer que cela était dû aux « stratégies coordonnées » entre les Etats-Unis et leurs alliés afin de mettre en échec les circuits de financements occultes des activités terroristes.
Cependant, ce responsable s’était dit prudent. « Il y a de nombreux donateurs qui sont prêts à aider financièrement » l’organisation fondée par Oussama Ben Laden, avait-il affirmé.
Mais depuis, la donne a changé. Avec la mort de son chef historique, dont le nom attirait les dons de riches sympathisants, le noyau dur du mouvement jihadiste a vu ses ressources fondre. « Quand Oussama (Ben Laden) était vivant, al-Qaida avait davantage d’argent » a ainsi déclaré un responsable d’un service de sécurité basé à Peshawar (Pakistan), selon l’AFP.
Et ce n’est pas l’actuel chef d’al-Qaïda, l’égyptien Ayman al-Zawahiri, qui est en mesure d’inverser la tendance, pour la simple et bonne raison qu’il ne dispose ni les réseaux ni l’influence de son prédesseur auprès des donateurs du golfe Persique, lesquels préférent désormais financer les mouvements insurgés afghans.
N’ayant plus de leadership, cible des raids aériens menés par les drones américains et à court de ressources, le noyau dur d’al-Qaïda basé au Pakistan serait donc très affaibli envisagerait, selon un article publié par le quotidien britannique The Guardian, de rejoindre l’Afrique du Nord.
Cela lui offrirait plusieurs avantages. D’une part, le Sahel serait plus sûr que les montagnes afghano-pakistanaise et, d’autre part, cela lui permettrait de bénéficier de la manne accumulée par sa filiale maghrébine à coup de rançons versées pour la libération d’otages ou tirée de trafics divers et variés. Selon The Guardian, ce mouvement vers l’Afrique du Nord serait une initiative d’Abu Yahya al-Libi, présenté comme étant le numéro 2 du noyau central d’al-Qaida. Ainsi, toujours d’après le quotdien britannique, au moins deux dirigeants de haut rang auraient déjà rallié la Libye.