Encore un nouveau chef d’état-major pour l’armée libyenne (MàJ)

Au début du mois de décembre, les nouvelles autorités libyennes avaient donné deux semaines aux milices armées qui participèrent au renversement du régime du colonel Kadhafi pour quitter Tripoli. « Nous leur sommes reconnaissants pour leur aide, mais maintenant il est temps pour eux de retourner auprès de leurs familles et amis pour aider à reconstruire leurs villes », avait alors affirmé Abdelrazzak Abou Hajar, le chef du Conseil local de la capitale.

Près d’un mois plus tard, force est de constater que le gouvernement libyen n’a pas réussi à se faire entendre. Ainsi, des affrontements armés se sont produits, le 4 janvier, dans le centre de Tripoli, entre deux groupes d’anciens rebelles. Selon différentes sources, il y aurait eu entre 2 et 4 tués.

Les raisons qui ont conduit à cet échange de coups de feu sont peu claires. Selon une première version, les miliciens du commandant Massoud al-Kadar ont été attaqués par d’anciens rebelles de Misrata, à la suite de l’interpellation d’un homme pris de boisson, qui, apparemment, était l’un des leurs.

D’après une seconde version, les miliciens de Misrata auraient arrêté un homme en l’accusant d’avoir fait partie des forces loyales au colonel Kadhafi, alors que ce ne serait pas le cas. Et cela aurait provoqué les combats en question.

Quoi qu’il en soit, cet incident montre à l’évidence que le nouveau régime peine à se faire respecter et que l’unité de la Libye est encore loin d’être faite. Et le général Khalifa Haftar (ou Hifter), qui avait été désigné à l’unanimité chef d’état-major de l’armée libyenne par des officiers ralliés à la rébellion à Benghazi, vient d’en faire les frais puisque sa nomination n’a pas été rendue officielle.

Contesté par les chefs rebelles pour avoir vécu pendant 20 ans en Virginie, à deux pas du siège de la CIA, après sa défection en 1990, le général Haftar a même failli connaître le même sort que son prédécesseur, le général Younès, après avoir été pris pour cible par des hommes armés dans la banlieue de Tripoli.

Aussi, le Conseil national de transition (CNT) a désigné l’actuel vice-ministre de la Défense, le colonel Youssef al-Mangouch pour occuper le poste de chef d’état-major de l’armée libyenne. Mis en retraite anticipée avant le début de l’insurrection libyenne, en février 2011, ce dernier, qui sera promu général, a été l’un des commandant rebelle du front de Brega, où il a été fait prisonnier en avril par les forces restées loyales au colonel Kadhafi. Ce n’est que lors de la prise de Tripoli, en août, qu’il a été libéré.

Seulement, là encore, la nomination du colonel al-Magouch ne fait pas l’unanimité chez les anciens commandants rebelles. « Nous rejetons toute personne qui n’est pas parmi la liste des six candidats proposés par nous au CNT », a ainsi affirmé, le 4 janvier, Bahloul Assid, l’un des fondateurs de la Coalition des Thowars (combattants révolutionnaires), qui rassemble d’ex-insurgés des régions de Benghazi, Misrata et Zintan.

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