Un coup de pouce pour un documentaire au sujet des soldats polynésiens en Afghanistan

Le 14 juillet dernier, des militaires du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie effectuèrent un spectaculaire « haka » sur la place de la Concorde, devant la tribune présidentielle.

Mais des soldats polynésiens servent aussi au sein de l’armée française dans d’autres unités. Cela a donné l’idée au photographe Sébastien Joly, par ailleurs formé aux métiers de l’audiovisuel, de leur consacrer un documentaire, intitulé « Aïto » (ce qui signifie « guerrier »), afin de mieux les connaître, comprendre leur choix et leurs motivations.

Plus précisement, l’idée était de suivre des militaires polynésiens affectés au 511ème Régiment du Train d’Auxonne, lequel a armé, l’été dernier, le Bataillon logistique (BATLOG) de la Brigade La Fayette, déployée en Afghanistan. L’objectif était ainsi double : tout en évoquant l’histoire de ces soldats, il s’agissait aussi de mettre en avant des unités qui n’ont pas souvent les honneurs des médias.

Après avoir vainement sollicité des aides auprès des institutions polynésienne, qui ont trouvé ce sujet « pas assez vendeur » ou qui ont avancé des arguments politiques pour justifier leur refus, comme l’a fait le président de l’Assemblée territoriale, Sébastien Joly, résidant alors à Tahiti, a quand même pu obtenir un soutien auprès de Tahiti Nui Télévision, qui a acheté les droits de diffusion pour la Polynésie de ce documentaire en devenir, et de la compagnie aérienne Air Tahiti, qui a gracieusement offert un aller-retour vers la France.

C’est donc avec un budget de 8.300 euros pour 10 mois de tournage que Sébastien Joly s’est lancé dans son projet. Après avoir effectué toutes les démarches nécessaires auprès de l’Etat-major des armées et du Sirpa Terre, il commence son documentaire au début de février 2011 à Canjuers, où le 511ème RT a effectué sa préparation en vue de son déploiement à Kaboul.

Et à partir de juillet, Sébastien Joly a pu suivre, pendant deux mois, les militaires polynésiens de ce régiment en Afghanistan. « Leurs missions (…) est d’acheminer sur les routes incertaines de ce pays, des véhicules, des munitions, des vivres aux postes avancés français. Incertaines car les IED sont partout enfouis sous les routes. Le risque d’attaque aux lances roquettes est également très présent. A chaque sortie, ils risquent leurs vies et ne sont pas sûr de rentrer le soir même » explique-t-il, tout en affirmant qu’il a voulu faire un « un documentaire authentique, sans scénarisation ».

Seulement, entre-temps, son associé l’a lâché et c’est donc en comptant sur ses propres moyens qu’il est allé jusqu’au bout de son projet. Sans financement et sans diffuseur en métropole pour le moment, Sébastien Joly donne des cours de photographie en Bourgogne et réalise des expositions (« Guerrier du Pacifique d’hier et d’aujourd’hui »)pour financer son documentaire. Une première a eu lieu à Besançon, en novembre dernier, et une autre est en préparation à Dijon.

Pour contacter Sébastien JOLY : www.sebastienjolyphotography.com/

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