Thales et Safran créent une coentreprise spécialiste de l’optronique

C’est le pragmatisme qui l’aura emporté. Engagés depuis plusieurs mois dans des négociations portant sur des échanges d’actifs afin de rationaliser la filière française d’optronique, les groupe Thales et Safran se sont mis d’accord pour créer conjointement une co-entreprise « technique, commerciale et programmatique » spécialisée dans ce domaine.

Certes, cette solution est moins ambitieuse que celle souhaitée par le ministère de la Défense, consistant à regrouper, via des cessions d’actifs, les activités liées à la navigation inertielle ainsi que la génération électrique chez l’un et l’optronique chez l’autre. Pour l’Hôtel de Brienne, il s’agissait de rationaliser ses dépenses en matière de recherche et développement en ne finançant plus qu’une filière.

Les discussions ont été jusque-là bloquées, faute, pour les deux groupes, de s’entendre sur la valeur des actifs mis dans la balance pour arriver à un accord. A cela s’est ajouté la réticence de leurs salariés respectifs face à une telle opération.

L’on croyait, visiblement à tort, que ce dossier allait être renvoyé après l’élection présidentielle de 2012. Finalement, Safran et Thales ont signé, le 20 décembre, un accord non engageant (Momorandum of Understanding, MoU), sous les yeux de Gérard Longuet, le ministre de la Défense.

Ainsi, selon cet accord, les deux groupes vont créer une coentreprise, détenue à parts égales, dans le domaine de l’optronique et dont la durée de vie est limitée entre 5 et 10 ans. Les actifs concernés resteront ainsi dans le giron de leur maison-mère.

Selon un communiqué conjoint de Thales et Safran, cette « opération couvrira les futurs systèmes de défense », dont « la charge optronique de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans le cadre de sa rénovation, la chaîne image du futur drone franco-britannique MALE, certains systèmes opétroniques modulaires des véhicules de l’armée de Terre, ou encore l’optronique de l’hélicoptère du futur ».

Par ailleurs, les deux groupes ont également annoncé leur intention d’augmenter leur participation au capital de la Sofradir, spécialiste des capteurs infrarouge, en reprenant les 20% des parts détenues par Areva.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]