Craintes de provocations nord-coréennes après la mort de Kim Jong-il

Le président nord-coréen, Kim Jong-il, dont la santé s’était dégradée au cours de ces dernières années, est mort d’un infarctus du myocarde, le 16 décembre à 23H30 (GMT), alors qu’il était à bord de son train blindé.

La nature du régime communiste de Pyongyang ayant la particularité d’être dynastique, le successeur de Kim Jong-il est d’ores et déjà connu car le dictateur avait désigné l’un de ses fils, Kim Jong-un, pour le remplacer

« Tous les membres du Parti (ndlr, des travailleurs), les militaires et le public devraient suivre fidèlement l’autorité du camarade Kim Jong-Un et protéger et renforcer le front uni du parti, de l’armée et du public » a ainsi avancé l’agence officielle de presse KCNA.

Pays cherchant à se doter de l’arme nucléaire tout en étant la proie de graves problèmes économiques, la Corée du Nord est techniquement toujours en guerre avec son voisin du sud. Et par le passé, Pyongyang s’est livré à plusieurs provocations à l’égard de Séoul, dont le bombardement de l’île de Yeonpeyong ou le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en sont les exemples les plus récents.

Aussi, l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un ouvre une période d’incertitudes quant à ses intentions, d’autant plus que l’on connaît mal le nouveau dirigeant nord-coréen, si ce n’est qu’il est âgé de 27-28 ans et qu’il a récemment été nommé général 4 étoiles.

« Nous espérons que sa mort marquera l’ouverture d’un nouveau chapitre pour la Corée du Nord. C’est l’occasion pour la Corée du Nord de sortir d’un cycle d’oppression et d’emprunter un nouveau chemin vers la démocratie », a déclaré la Maison Blanche. Mais pour Philip Crowley, un ancien porte-parole de la diplomatie américaine, « il pourrait y avoir des provocations (de la part de la Corée du Nord) pendant un certain temps, alors qu’il (ndlr, Kim Jong-un) essaiera de faire ses preuves ».

Du coup, à l’annonce du décès de Kim Jong-il, l’armée sud-coréenne a été placée en état d’alerte et une réunion extraordinaire du conseil de sécurité nationale a été convoquée à Séoul, même si, pour le moment, aucun mouvement exceptionnel des forces nord-coréennes n’a été constaté.

Le Japon suit également la situation de près. En effet, les relations entre Tokyo et Pyongyang sont marquées par une certaine hostilité, l’archipel nippon se sentant menacé par les efforts de la Corée du Nord en matière d’armement nucléaire et de développement de missiles balistiques. En outre, l’affaire d’enlèvements de citoyens japonais par les services secrets nord-coréens dans les années 1970-1980 est un autre contentieux entre les deux pays.

Le Japon « espère que cette situation ne va pas avoir de conséquences négatives sur la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne » a fait savoir Osamu Fujimura, le porte-parole du gouvernement nippon. Pour le moment, Tokyo n’a pas jugé utile de relever le niveau d’alerte des forces d’auto-défense japonaise mais cette option n’est pas écartée, une décision allant dans ce sens pouvant être prise à l’issue de prochaines réunions gouvernementales.

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