Une fusée russe mettra sur orbite les satellites espions du programme ELISA

Une étape importante va être prochainement franchie par la France en matière de recueil de renseignements d’origine électro-magnétiques (ROEM) depuis l’espace. En effet, le 16 décembre prochain, une fusée russe de type Soyouz sera lancée depuis le site de Kourou, en Guyane, afin de mettre en orbite les 4 microsatellites du programme ELISA (Electronic intelligence Satellite).

Ce projet fait suite aux lancements des satellites Cerise et Clémentine, dans les années 1990 – le premier a été perdu suite à une collision avec un débris spatial – et au démonstrateur Essaim, dont les 4 satellites furent mis en orbite par une fusée Ariane 5 en décembre 2004 et qui concernait l’interception des télécommunications.

L’objectif du programme ELISA, qui est, comme ses prédécesseurs, un démonstrateur technologique, repose donc sur l’utilisation de 4 microsatellites de 120 kg conçus par EADS Astrium et Thales Systèmes Aéroportés SA, évoluant à 700 km d’altitude, afin de localiser et d’identifier des radars au sol et des émetteurs de transmissions depuis l’espace.

Selon le CNES, ces engins, « placés en orbite basse à quelques kilomètres les uns des autres » seront « chargés d’enregistrer les signaux interceptés. C’est la combinaison des mesures récupérées sur chaque microsatellite qui permettra de localiser et de caractériser chaque signal. »

Les données ainsi recueillies seront exploitées pendant au moins 3 ans par la Direction générale de l’armement (DGA) sur son site de Bruz, près de Rennes, en collaboration avec la Direction du Renseignement Militaire (DRM) de Creil.

L’ensemble de ces projets doivent permettre de préparer la mise au point du programme CERES (Capacité de renseignement électromagnétique spatiale), qui devrait être théoriquement lancé à la fin de cette décennie.

La France est, pour le moment, le seul pays européen qui cherche à disposer de moyens autonomes en matière de ROEM d’origine spatiale, les Britanniques, par exemple, étant dépendants, en ce domaine, du bon vouloir américain. Cela étant, le programme CERES est ouvert à des coopérations européennes. Si la Suède et la Grèce ont participé aux travaux préparatoires, l’on ignore la suite que ces deux pays entendent réserver à ce projet.

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