AQMI diffuse des photographies des ressortissants européens enlevés au Mali

Les deux prétendus géologues français, Serge Lazarevic et de Philippe Verdon, enlevés le 24 novembre dernier à Hombori, dans le nord du Mali, par un commando d’hommes armés, seraient aux mains d’al-Qaïda au Maghreb islamique. De même que trois autres touristes européens (1 Britannique, 1 Suèdois et 1 Néerlandais), kidnappées le lendemain, à Tombouctou.

C’est du moins ce que laisse supposer la diffusion, le 9 décembre, par al-Andalus, qui est en quelque sorte la branche « médias » du groupe terroriste, de photographies sur lesquelles firgurent les otages entourés, d’hommes en armes avec le visage masqué.

L’enlèvement de ces ressortissants avait été revendiqué la veille par AQMI dans un communiqué envoyé par courrier électronique au bureau de l’Agence France Presse situé à Rabat (Maroc).

« Nous revendiquons l’enlèvement le 24 novembre de deux Français, travaillant pour les services de renseignement de la France, Philippe Verdon et Serge Lazarevic (ndlr, ils ont trempé, par le passé, dans des barbouzeries), ainsi que celui de trois Européens, le lendemain à Tombouctou » indique le texte, qui était encore en cours d’authentification le 9 décembre.

Par ailleurs, AQMI s’en prend interpelle le président français, en précisant qu’il s’agit « d’une réponse aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel » et comme « une réaction légitime face aux politques permanentes et insensées de (Nicolas) Sarkozy ». Et d’ajouter : « A tes quatre sujets retenus à Arlit, s’ajoute désormais l’enlèvement de deux autres Français dont tu endosses l’entière responsabilité », en faisant référence aux quatre otages kidnappés au Niger, le 16 septembre 2010, et retenu par Abou Zeid, le commandant d’une katiba du mouvement terroriste.

« Nous ferons savoir prochainement nos revendications à la France et au Mali » indique encore le communiqué, qui précise que le pays où ont eu lieu les enlèvements « a été choisi exprès en raison de l’implication du régime d’Amadou Touré (ndlr, le président malien) dans une guerre contre les moudjahidines, en réponse aux pressions exercées sur lui par la France et les Etats-Unis ».

D’après des sources sécuritaires maliennes et nigériennes, les deux otages français seraient aux mains d’Abdlekrim Taleb, un Touareg qui est à la tête d’une katiba d’AQMI et dont le nom a circulé lors de l’assassinat d’un douanier algérien en retraite, enlevé après l’attaque contre la gendarmerie algérienne en août 2010.

Cela étant, cette revendication tardive est sans doute due au fait que l’enlèvement des ressortissants européens a été accompli par des sous-traitants, qui les ont ensuite « revendus » à AQMI.

Une autre explication probable est à trouver dans le tempo dans lequel elle a été faite. Ce 10 décembre, en effet, les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen (France, Espagne, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Tunisie, Libye, Maroc et Mauritanie) doivent se réunir à Nouakchott pour évoquer la sécurité dans la région, laquelle est menacée par l’afflux d’armes causé par la révolution libyenne.

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