L’enlèvement de deux ressortissants français au Mali n’a toujours pas été revendiqué

Qui est derrière l’enlèvement, au Mali, de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, ces ressortissants français présentés comme étant des géologues mais, qui en fait, ont un passé de « barbouzes »? Voilà maintenant plus de deux semaines que les deux hommes ont été kidnappés par un commando armé alors qu’ils passaient la nuit dans un hôtel à Hombori. Et cette action n’a toujours pas été revendiquée.

Bien évidemment, losqu’il s’agit d’enlèvement au Sahel, l’on pense à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui détient déjà quatre ressortissants français, kidnapés le 16 septembre 2010 à Arlit, au Niger. Aussi, cette piste est celle principalement suivie par les autorités maliennes.

« Selon les informations recoupées, Aqmi est responsable de l’enlèvement de deux ressortissants français en novembre à Hombori » a ainsi affirmé une source sécuritaire malienne à l’AFP. Un autre, nigérienne, a quant à elle précisé que « ce sont les hommes d’Abdelkrim Taleb, qui dirige une branche d’Aqmi ».

Cet « Abdelkrim Taleb » serait un Touareg effectivement à la tête d’un groupe appartenant à AQMI. Son nom a notamment circulé lors de l’assassinat, en août 2010, d’un douanier algérien retraité, qui avait été enlevé en juin de la même année, après une attaque contre la gendarmerie algérienne, près de la frontière avec le Mali (11 tués).

Quant à l’enlèvement, de trois autres ressortissants européens à Tombouctou, au lendemain de celui des deux Français, et au cours duquel un touriste allemand a été tué pour avoir résisté aux ravisseurs, AQMI ne serait pas directement impliqué.

« Les auteurs du coup de Tombouctou ne sont pas des combattants d’al-Qaïda » a expliqué à l’AFP une autre source malienne. « On a affaire à des sous-traitants, ou à un groupe jusque-là inconnu, qui a posé un acte pour revendiquer quelque chose qu’on ne connaît pas encore » a-t-elle précisé.

Et si l’enlèvement des deux prétendus géologues français avait été, lui aussi, sous-traité par al-Qaïda? Pour l’instant, cette question demeure sans réponse, tout comme d’ailleurs les raisons pour lesquelles les deux hommes se trouvaient à Hombori.

Il est également possible que d’autres groupes, sans rapports formels avec AQMI, soient impliqués. La région sahélienne est d’autant plus instable qu’elle est propice à des trafics divers et que des milliers de combattants ayant soutenus le régime du colonel Kadhafi, en Libye (principalement des Touaregs) y sont retournés avec leurs armes.

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