Oui, le général Bigeard a été un héros. Oui, il mérite de reposer aux Invalides

Une pétition circule actuellement pour protester contre le transfert aux Invalides des cendres du général Bigeard, qui reposerait ainsi aux côtés des grands militaires qui ont fait l’histoire de France.

La raisons de cette nouvelle polémique, lancée par des intellectuels et des élus, est que « Bruno » a participé aux guerres de décolonisation. Et puis il lui est reproché d’avoir cautionné certaines pratiques en Indochine et en Algérie.

« On nous présente cet officier comme un héros des temps modernes, un modèle d’abnégation et de courage. Or, il a été un acteur de premier plan des guerres coloniales, un ‘baroudeur’sans principes, utilisant des méthodes souvent ignobles. En Indochine et en Algérie, il a laissé aux peuples, aux patriotes qu’il a combattus, aux prisonniers qu’il a ‘interrogés’, de douloureux souvenirs » peut-on lire dans le texte de cette pétition.

Il n’y a, en revanche, pas un mot sur les camps de la mort (pardon, de prisonniers)Vietminh, où un certain Boudarel – un autre français – a laissé, lui aussi, de douloureux souvenirs. Ou même encore sur l’attitude d’un certain parti politique français, qui n’a pas été toujours été loyal à l’égard de l’armée française, laquelle était obligée de débarquer ses blessés rapatriés d’Indochine en catimini. Pas un mot non plus sur les actes terroristes perpétrés en Algérie. Il n’existe pas de guerre propre : il faudrait enfin finir par s’en apercevoir. Et quand bien même, le général Bigeard n’a jamais été condamné pour avoir commis les actes que ces pétitionnaires lui reprochent. Enfin, pas un mot sur l’action de cet homme parti de rien dans la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Et en plus, ils osent parler de « courage », eux qui s’en prennent à un homme, en l’accusant des pires turpitudes, alors qu’il n’est plus là pour se défendre. Parfois, il vaut mieux parler des choses que l’on connaît.

Qu’ils méditent plutôt cette phrase, d’Alexandre Sanguinetti : « Le guerrier ne fait que porter l’épée pour le compte des autres. C’est un seigneur puisqu’il accepte encore de mourir pour des fautes qui ne sont pas les siennes, en portant le poids des péchés et de l’honneur des autres ».

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