Le piège afghan

Malgré un casting de qualité, avec Benoît Magimel et Diane Kruger, le dernier film de Stéphane Rybojad, « Forces Spéciales« , a été, et c’est le moins que l’on puisse dire, éreinté par la critique. Le manque de consistance du scénario est l’un des reproches qui revient réglièrement dans les critiques publiées par la presse au moment de sa sortie au cinéma. D’autres ont estimé qu’il s’agissait d’une opération de communication pour le ministère de la Défense… Ce à quoi le réalisateur a vertement répondu sur le site Internet du magazine Première.

Mais au-delà de toute polémique, les films de guerre de qualité – et ce n’est qu’un avis personnel – son peu nombreux. Les plus exigeants compteraient presque sur les doigts d’une main les productions dignes de la La 317eme section
, de Pierre Schoendoerffer.

Aussi, le téléfilm « Le piège afghan », diffusé par Arte ce 25 novembre, à 20h40, sera-t-il à la hauteur? On aura la réponse quand on l’aura vu. En attendant, l’accueil réservé par les critiques à cette fiction qui évoque, comme « Forces Spéciales », l’engamement militaire français en Afghanistan, est plutôt favorable.

L’idée de ce téléfilm est née après l’embuscade qui coûta la vie à 9 marsouins et 1 légionnaire à Uzbeen, en août 2008. « C’est là que j’ai commencer à songer à écrire une fiction qui porterait sur le conflit afghan » a raconté le producteur, Quentin Raspail « J’ai écrit un premier synopsis que j’ai donné à Didier Lacoste et Pauline Rocafull (ndlr, les scénaristes) et nous avons ensuite collaboré de façon étroite. L’armée française nous a reçus dans la base de Tora (…) où nous avons pu discuter avec le commandement militaire, ce qui nous a aidés à écrire » a-t-il encore expliqué.

Le scénario repose sur l’histoire de Nadia (Marie-Josée Croze), un médecin militaire affecté en Afghanistan. L’objectif de ce téléfim, qui a reçu le concours de l’armée française, est de tenter de décrire le mieux possible la complexité de l’Afghanistan pour mieux comprendre les enjeux du conflit auquel il fait face.

Et pourquoi avoir choisi une femme comme personnage principal d’une fiction de guerre (ce qui n’est pas commun pour les films du genre)? « Le regard de Nadia était évidemment intéressant à confronter à un pays où les droits de la femme sont particulièrement inexistants… » a justifié Pauline Rocafull. « En tant que médecin militaire, Nadia est chargée d’une mission sanitaire, ce qui la met en contact acec une réalité plus complexe que celle à laquelle est confronté un soldat normal. Elle a accès à une tranche silencieuse de la population afghane, les femmes, ce qui l’amène à un point de vue différent » a renchéri Quentin Raspail.

Pour plus de réalisme, certains scènes ont été tournées à Kaboul. Mais l’essentiel du tournage s’est déroulé au Taddjikistan, ainsi que sur le camp de base reconstitué à Draguignan, où l’équipe a pu compter sur l’aide du colonel Belot des Minières, par ailleurs ancien patron du Battle Group Altor, principalement armée par le 2ème Régiment Etranger Parachutiste, déployé en Surobi lors de l’hiver 2009-2010.

« Nous avons rencontré un type formidable qui dirigeait la base, le colonel Belot des Minières, soucieux de la vie de ses hommes, qui nous a expliqué comment ils travaillaient. Il nous a beaucoup aidés. On s’est inspiré de lui pour nos personnages » a expliqué au Figaro Quentin Raspail.

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