Le nouveau chef d’état-major de l’armée libyenne ne fait pas l’unanimité

La capture, au cours de ces deux derniers jours, dans le sud de la Libye, de Saïf al-Islam Kadhafi, le fils préféré de l’ancien homme fort libyen, et d’Abdallah al Senoussi, l’ancien chef des services de renseignement, tous les deux activement recherchés depuis la chute de l’ancien régime, est un succès pour le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir à Tripoli.

Cela étant, cela ne doit pas masquer les dissensions internes entre les différentes factions qui composent les nouvelles autorités libyennes, lesquelles posent des difficultés pour former le nouveau gouvernement. Le Premier ministre libyen, Abdel Rahim al Kib, nommé le 31 octobre dernier, a d’ailleurs obtenu un délai de deux jours supplémentaires pour dévoiler son équipe gouvernementale. Les islamistes, dont notamment Abdeljahim Belhaj, le chef du conseil militaire de Tripoli, ont réclamé « des postes précis », dont le ministère de la Défense.

Ces dissensions, on les retrouve également au sein des anciens combattants révolutionnaires. L’enjeu est réunifier l’ensemble des groupes armés qui ont oeuvré à la chute du régime. Seulement, certains d’entre eux refusent de se placer sous l’autorité de l’armée libyenne et la nomination du général Khalifa Haftar (ou Hifter) à la tête de cette dernière ne va pas simplifier la tâche.

En effet, cet officier, qui a été élu chef d’état-major par 150 de ses pairs à Benghazi, le 17 novembre, présente un parcours qui a de quoi susciter la défiance des islamistes. Ce général commandait une force libyenne quand il fut fait prisonnier par les Tchadiens dans les années 1980, à l’issue de la bataille de Ouadi-Doum. Retourné par les Américains, il fut exfiltré vers les Etats-Unis quand le colonel Kadhafi exerça une forte pression sur Idriss Déby Itno, le président tchadien, pour que lui soit livré cet officier devenu félon.

Jusqu’en mars dernier, le général Haftar a donc vécu en exil, à Langley, c’est à dire à deux pas du siège de la CIA. Et cela lui vaut la réputation d’être « l’homme des Américains ». Pendant un temps, il a disputé le commandement militaire du CNT au général Younès, assassiné en juillet dans des circonstances encore non éclaircies. Finalement, il avait été précisé qu’il ne s’occupait que des tâches logistiques et de soutien.

Par ailleurs, le prédécesseur du général Haftar, le général Souleimaine Mahmoud, qui avait pris l’intérim après la disparition du général Younès, a livré une charge contre le Qatar, qu’il accuse de soutenir les factions islamistes.

Très en pointe dans l’affaire libyenne, l’émirat a participé aux opérations aériennes de l’Otan, aux côtés des Mirage 2000 français, et envoyé des troupes au sol. Les déclarations du général Mahmoud ont d’ailleurs été précisée par le représentant libyen auprès des Nations unies, Mohammed Abdel Rahman Shalgam, qui dénoncé, à Doha, l’attitude qatarie visant à « armer et financer certains groupes » et se s’occuper ainsi de « questions qui concerne pas » le Qatar.

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