Les questions concernant la défense succintement évoquées dans l’accord conclu entre le PS et Europe Ecologie/Les Verts

Même si, à peine l’encre sèche, l’accord conclu entre le Parti socialiste et Europe Ecologie/Les Verts (EELV) en vue des prochaines élections législatives bat de l’aile en raison de la suppression d’un article concernant le combustible nucléaire recyclé MOX à l’issue d’une réunion du bureau national du PS, il reste toutefois intéressant de voir ce que ce texte prévoit en matière de défense.

A vrai dire, il n’y a pas grand chose qui concerne directement les armées. S’il y est affirmé que « la RGPP (Révision générale des politiques publiques) aveugle sera abandonnée au profit d’une politique concertée de redéploiements et de modernisation », rien n’est dit si cela impliquera les réformes en cours du ministère de la Défense.

Dans le chapitre consacré à la politique internationale, l’accord prévoit un recours aux moyens de renseignements humains et techniques, « pour la protection du territoire dans le respect du droit » et promet une lutte « contre les origines du terrorisme au Sahel ou dans le Golfe ».

Quant à l’Alliance atlantique, le document indique que les socialistes et les écologistes comptent réévaluer « les effets concrets de la réintégration de la France dans l’Otan » (qu’elle n’a jamais quitté, elle n’a fait que revenir dans le commandement militaire intégré, dont elle avait claqué la porte en 1966) et paider « pour la constitution d’un pilier européen de la défense. »

L’on attendait les écologistes sur la question des armements nucléaires. Et, selon l’accord, il n’est pas question d’abandonner la force de frappe française mais d’être ouvert aux négociations « en vue d’un désarmement nucléaire universel, graduel, négocié et contrôlé », sans pour « remettre en cause la légitimité d’une dissuasion nationale indépendante tant que perdurent d’autres arsenaux. »

Aucune mention n’a été faite au sujet de la défense antimissile. Et il n’y a rien non plus sur le format des forces, la réflexion sur le prochain Livre Blanc sur la Défense ou encore la politique industrielle en matière d’armement et les exportations d’équipements militaires.

Enfin, au sujet de l’engagement militaire de la France en Afghanistan, le texte fixe à la fin de l’année 2012 le retrait des troupes françaises, soit deux ans avant l’échéance retenue lors du sommet de l’Otan, à Lisbonne, en novembre 2010, et préconise un « un règlement politique et régional du conflit sous l’égide de l’ONU ».

Ce dernier point a été critiqué par Gérard Longuet, le ministre de la Défense, pour qui « nous ne pouvons pas décider seuls de notre participation ou de notre retrait ». « Nous avons une coalition qui participe à la construction d’un Etat de droit en Afghanistan (…) Le devoir de la France est de participer au projet politique post-2014, qui sera cautionné par la coalition et permettra à cet Etat afghan d’inscrire sa politique dans une sécurité de temps » a-t-il expliqué.

« Si nous annonçons que nous nous retirons d’ici à 2012, nous nous discréditons dans notre statut de membre permanent (ndlr, du Conseil de sécurité) et nous contribuons à un désordre afghan, rendant ainsi inutile le sacrifice des années passées, des épreuves et des morts passés », a poursuivi Gérard Longuet. « Donc, je considère que François Hollande est complètement à côté du sujet sur le plan des principes et sur le plan pratique », a-t-il conclu.

Par ailleurs, le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle a dévoilé la composition de son équipe de campagne. L’on y retrouve notamment deux préfets, à savoir Nacer Meddah, qui avait rejoint l’Elysée en 2008 àpour être l’adjoint du coordinateur national du renseignement de l’époque, le diplomate Bernard Bajolet, ainsi que Chantal Jourdan, qui fut sous-directrice à la direction de la fonction militaire et du personnel civil au ministère de la Défense entre 1992 et 1998. Enfin, le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, qui a par ailleurs été maire de Lorient et secrétaire d’Etat à la mer, sera responsable des affaires de défense.

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