Le mouvement taleb pakistanais cible de frappes aériennes américaines

Alors que s’ouvrait, le 16 novembre, à Kaboul, la Loya Jirga, les insurgés afghans, qui avaient pourtant menacé de perturber cette grande assemblée traditionnelle réunissant des responsables provinciaux et des chefs tribaux, n’ont pas eu à subir d’attaques menées par des drones américains sur leurs refuges situés dans les zones tribales du Pakistan.

Cela étant, les drones Predator ne sont pas pour autant restés inactifs. Mais c’est le mouvement taleb pakistanais, le TTP, qui a été particulièrement visé. Ainsi, selon l’armée pakistanaise, au moins 5 appareils pilotés distance américains ont tiré dix missiles sur un camp appartenant à cette organisation, situé dans le district de Baber Ghar, au Sud-Waziristan, région qui a par ailleurs fait l’objet d’une offensive lancée par Islamabad en 2009 afin d’en y déloger les activistes islamistes.

Ces frappes aériennes ont fait au moins 16 tués, dont deux commandants du TTP et des « étrangers », c’est à dire des militants d’al-Qaïda pour l’armée pakistanaise. Elles ont particulèrement visé une maison soupçonnés d’abriter des militants islamistes à Jandola, dans l’est du Sud-Waziristan.

La veille, un autre raid mené par une drone américain avait fait au moins 6 morts dans les rangs islamistes, dans le district voisin du Nord-Waziristan, un autre bastion du TTP, mais aussi des insurgés afghans – en particulier ceux du réseau Haqqani – et d’al-Qaïda.

Depuis le début de l’année, au moins 62 attaques de ce type ont été réalisées par des drones qui opérent désormais depuis l’Afghanistan opérant dans les zones tribales pakistanaises. Elles sont par ailleurs régulièrement critiquées par Islamabad, qui doit composer avec une opinion publique hostile à la politique américaine.

Cela dit, les dernières frappes donnent un coup de pouce à l’armée pakistanaise, qui, si elle ménage les insurgés afghans afin de préparer l’après 2014 en Afghanistan, lutte contre le TTP. Depuis 2007 et l’assaut donné contre la Mosquée Rouge, à Islamabad, ce mouvement passe pour être responsable de plus de 500 attentats commis au Pakistan, lesquels ont fait plus de 4.700 victimes.

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