Les Etats-Unis et l’Australie renforcent leurs liens militaires

Après les retraits militaires d’Irak et d’Afghanistan, la zone Asie-Pacifique sera prioritaire pour les Etats-Unis. Et c’est ce qu’a répété le président américain, Barack Obama, à l’occasion d’une visite officielle en Australie, ce 16 novembre. Cette région est « d’une importance stratégique immense », a-t-il affirmé.

Aussi, il a été convenu un renforcement des liens militaires entre Washington et Canberra. Jusqu’à présent, la présence militaire américaine en Australie se limite à un détachement basé à Alice Springs, où est située une station d’écoutes. A l’avenir, 250 soldats du corps des Marines seront déployés, dès 2012, à Darwin, avec pour mission d’intervenir en cas de crise humanitaire ou de tension sécuritaire en Asie du Sud-Est.

Le Premier ministre australien, Mme Julia Gillard, a précisé que leur nombre sera progressivement porté à 2.500. « Au fil des ans, nous entendons construire là-dessus, de manière planifiée », a-t-elle ajouté.

Selon le ministre australien de la Défense, Stephen Smith, qui a évoqué cette question le 11 novembre dernier, ce renforcement de la coopération militaire entre les deux pays passerait également par la planification d’exercices conjoints et la possibilité accrue pour les bâtiments de l’US Navy de faire escale en Australie.

« Nous sommes deux pays du Pacifique, et avec cette visite dans la région, je signifie clairement que les Etats-Unis renforcent leur engagement dans l’ensemble de l’Asie-Pacifique », a, de son côté, affirmé Barack Obama. « Le second message que j’essaye de faire passer est que nous sommes là pour y rester », a encore ajouté le président américain. « Même si nous prenons un ensemble de décisions budgétaires chez nous, (être présent en Asie-Pacifique) est tout en haut de ma liste de priorités » a-t-il précisé.

Si la région Asie-Pacifique est si importante pour Washington, c’est notamment en raison de la montée en puissance de Pékin, qui a de multiples différends territoriaux avec certains pays de cette zone. Pour autant, Barack Obama a tenté de rassurer le gouvernement chinois tout en les mettant en garde.

« L’idée que nous craignons la Chine est une erreur. L’idée que nous cherchons à l’exclure est une erreur » a-t-il affirmé. « Nous sommes heureux de la montée en puissance d’une Chine pacifique. Ce qu’ils sont parvenus à accomplir, en sortant de la pauvreté des millions de personnes, est remarquable » a encore estimé le locataire de la Maison Blanche. « Le principal message que j’ai adressé à la Chine, en public et en privé, est que leur montée (en puissance) s’accompagne de responsabilités accrues », a-t-il confié. « Il est important pour eux qu’ils jouent selon les règles » a-t-il averti.

Cependant, Pékin ne l’entend pas de cette oreille. « Il est probablement assez inopportun d’intensifier et d’élargir des alliances militaires et cela ne semble pas être dans l’intérêt de cette région », a ainsi répondu Liu Weimin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

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