11 novembre : Vers un Memorial Day à la française?

Aux Etats-Unis, l’on compte deux journées particulières pour rendre hommage aux soldats morts au combat et aux vétérans. Ainsi, le dernier lundi du mois de mai est appelé le Memorial Day, qui donne lieu à des cérémonies religieuses et à des défilés. Et le 11 novembre est le Veteran Day, dont l’objet est de mettre en avant les anciens combattants.

Dans le Commonwealth, la date anniversaire de l’armistice ayant mis fin aux combats de la Première Guerre Mondiale correspond au « Jour du souvenir« , qui est l’occasion d’honorer les soldats tombés dans toutes les guerres. Deux minutes de silence sont observées à 11h.

Et en France? Jusque-là, le 11 novembre a été l’occasion de rendre hommage aux Poilus de la Grande Guerre et de rappeler leur sacrifice. Des cérémonies ont lieu dans toutes les communes du pays, devant le monument aux morts. Et il faut dire que, dans maints endroits, l’assistance y est souvent clairsemée…

Aussi, et étant donné qu’il n’y a plus d’anciens combattants du premier conflit mondial – le dernier, le birtannique Claude Choules, s’est éteint en mai dernier – l’idée est de faire du 11 novembre une journée de commémoration à l’intention de tous les militaires français tués au cours des guerres auxquelles la France a participé ainsi qu’en opération.

Depuis qu’il est à l’Elysée, le président Sarkozy a cherché à modifier les célébrations du 11 novembre. Ainsi, en 2009, c’est avec Angela Merkel qu’il a commémoré le 91ème anniversaire de l’armistice.

Un an plus tard, il a rendu hommage aux étudiants qui, le 11 novembre 1940 manifestèrent à Paris contre l’occupant nazi ainsi qu’aux combattants musulmans morts pour la France au cours des deux guerres mondiales.

Et cette année, la cérémonie, organisée à l’Arc de Triomphe à Paris, sera « l’hommage de toute la Nation aux soldats morts pour la France ». Et, selon un communiqué du ministère de la Défense et des Anciens combattants, « l’ensemble du peuple français est invité à participer à cet hommage pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre la liberté de tous ».

Mais l’idée de faire du 11 novembre une journée dédiée au souvenir des militaires morts au cours de tous les conflits a pris la forme d’ une proposition de loi, déposée en juin dernier par Mme le député Françoise Hostalier (UMP). Il s’agit de retenir trois dates fériées pour le calendrier commémoratif français, afin que « le sens des journées nationales soit clairement redéfini afin que chacun puisse y apporter une contribution adaptée ».

Cette proposition, soutenue l’assocation la Saint-Cyrienne, l’Union nationale des combattants (UNC) ainsi que par une quarantaine d’autres associations, et qui pourrait être reprise par le gouvernement, prévoit de faire du 11 novembre une journée de « souvenir des militaires morts dans tous les conflits, y compris dans le cadre des opérations extérieures » et d' »hommage aux populations civiles victimes des guerres ».

Le 8 mai permettrait de rappeler « la victoire sur le nazisme » et de « célébrer les luttes contre toutes les barbaries, les droits de l’homme et la citoyenneté ». Quant au 14 juillet, sa vocation initiale (Fête nationale) ne changera évidemment pas.

Cette initiative n’est cependant pas du goût de tout le monde. « Malgré le décès du dernier de nos Grands Aînés, en respect de la symbolique nationale que porte ce jour, il nous semble juste que cette date puisse être conservée, inaltérée en terme de Mémoire, hommage à ceux dont le courage sans borne, la volonté de servir et protéger leur Nation, et telle qu’ainsi insufflée à la population française pour valeur. Le 11 novembre est repère de valeurs pour tous, parce qu’indissociable de son histoire, la modifier serait en détourner le sens » a ainsi écrit Laurent Attar-Bayrou, le président nationale de la FNAME (Fédération nationale des anciens des missions extérieures), dans une lettre adressée au chef de l’Etat.

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