Le scandaleux traitement des dépouilles de militaires américains morts au combat

Les Etats-Unis passent pour être un pays qui aime ses soldats, avec un lien armée-nation fort. Seulement, le respect dû aux militaires morts en opération n’est pas toujours de mise.

Ainsi, en 2010, un rapport du Sénat avait révélé l’incroyable affaire du cimetière d’Arlington, où reposent près de 300.000 militaires. Selon le document, qui a donné lieu à plusieurs enquêtes par la suite, entre 4.900 et 6.600 tombes ne portent aucune inscription permettant d’identifier les défunts.

Et pire encore, pour d’autres, les noms gravés sur la pierre tombale ne correspondent pas à ceux des soldats enterrés. Pour expliquer ce scandale, un dysfonctionnement dans le système de gestion automatisé du cimetière.

L’existence d’une autre affaire vient d’être reconnue par le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Norton Schwartz. Et c’est un officier visiblement atterré et embarassé qui a présenté les conclusions d’une enquête interne sur ce qu’il s’est passé à la morgue de la base de Dover (Delaware), où transitent les dépouilles des soldats américains tués en Irak et en Afghanistan avant qu’elles ne soient rendues aux familles. C’est à la suite d’une plainte de trois employés de la base que des investigations ont pu être menées.

Ainsi, plusieurs cas pour le moins macabres ont été recensés pour la période allant de 2008 à 2010. Il y est en effet question de disparitions de restes humains, dont ceux de l’équipage d’un F-15 accidenté en Afghanistan, ou encore d’amputations post-mortem, comme pour ce soldat du corps des Marines, victimes d’un engin explosif improvisé, dont le bras a été sectionné et placé au fond de son cerceuil afin de pouvoir le vêtir de son uniforme.

Des responsables de la morge ont fait l’objet de sanctions mais ils n’ont pas été renvoyés pour autant, le général Schwartz ayant expliqué qu’ils n’avaient pas agi « délibérament » et que leurs manquements étaient dus à des problèmes « systèmiques » de gestion.

Cependant, cette décision n’est pas du goût de l’Office of Special Counsel, une agence fédérale dont la mission est de recueillir les déclarations d’employés témoins de mauvaises pratiques dans leur administration ou entreprise. « L’US Air Force n’a pas pris de sanctions disciplinaires suffisantres contre les responsables de ces dysfonctionnements » a fait valoir sa directrice.

« Nous sommes tous déterminés à traiter nos morts comme s’il s’agissait de notre propre fils ou fille » a toutefois déclaré le général Schwartz, qui a par ailleurs indiqué endosser l’entière responsabilité de cette affaire. C’est quand même la moindre des choses.

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