L’opération Harmattan en chiffres

La mission de l’Otan en Libye ayant pris fin le 31 octobre au soir et alors que les 4 derniers Rafale de l’armée de l’Air encore déployés en Sicile vont revenir en France dans les prochains jours, l’on peut désormais établir un bilan chiffré de la participation française aux opérations.

Et le premier chiffre qu’il convient de souligner est celui-ci : ZERO. Les forces françaises ont en effet subi aucune perte humaine dans ce conflit (hormis un marin de la frégate Georges Leygues, décédé de cause naturelle) et tous les matériels engagés sont rentrés, même si quelques Mirages F1 ont été contraints de se poser en urgence à Malte pour des problèmes techniques. Mis que très rarement mis en avant, les mécaniciens de l’armée de l’Air, de la Marine de l’ALAT, et plus généralement l’ensemble des personnels de la chaîne logistique, ont réalisé un travail remarquable. Sans eux, pas d’avions en état de vol, donc pas de missions.

Au total, depuis le 19 mars, 4.200 militaires ont été engagés dans l’opération Harmattan, de même que 40 avions, 20 hélicoptères, 1 drone et 27 bâtiments de la Marine nationale se sont relayés au large des côtes libyennes, dont le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, qui a assuré 2.380 catapultages et appontages.

Les marins français ont ainsi assuré la protection des voies maritimes vers Misrata, afin de sécuriser l’acheminement de l’aide humanitaire et effectué des frappes contre terre. Au moins 3.000 obus (76 mm et 100 mm) ont été tirés.

Les avions de l’armée de l’Air et de la Marine nationale ont assuré 27.000 heures de vol pour 5.600 sorties, dont 3.100 à vocation offensive (1.000 objectifs ont été détruits), 1.200 de reconnaissance, 400 de défense aérienne, 340 de contrôle aérien (E3F Awacs et E2C Hawkeye) et 580 de ravitaillement en vol, toutes accomplis par le groupe Bretagne, énormément sollicité pendant cette campagne.

Par rapport aux membres de l’Otan ayant participé à l’opération, les appareils français ont accompli 25% des sorties, 35% des missions offensives et 20% des frappes. Au niveau des munitions, 950 bombes GBU, 225 Armement Air-Sol Modulaire (A2SM), dont la récente version à guidage infrarouge pour une précision métrique a été utilisée pour la première fois en opération et 15 missiles SCALP ont été consommés.

Quant au groupement aéromobile de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), embarqué à bord des deux BPC de type Mistral qui se sont relayés au large de la Libye, il a effectué 90% des frappes par hélicoptère de la coalition au cours qu’une quarantaine de raids, lesquels ont permis de détruire 450 objectifs. Les Gazelle ont lancé 432 missiles HOT pendant que les Tigre ont tiré 1.500 roquettes.

Enfin, les surcoûts engendrés par cette intervention devraient s’élever entre 300 et 350 millions d’euros, soit environ un tiers des dépenses totales liées aux opérations extérieures pour l’année 2011.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]