Washington veut renforcer sa présence militaire dans le Golfe persique

La perspective du retrait d’Irak, à la fin de l’année 2011, des 39.000 soldats américains qui y sont encore déployés, laisse présager un renforcement de l’influence iranienne dans ce pays, dont la population est majoritairment Chiite, comme en Iran.

D’ailleurs, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, cela va « entraîner un changement dans les relations » entre Téhéran et Bagdad, et même des « relations spéciales ». Depuis la chute de Saddam Hussein, l’Iran n’a eu de cesse de chercher à s’immiscer dans la politique irakienne, en finançant et en soutenant des candidats à des élections, ou encore, plus grave encore, des groupes chiites radicaux armés.

Aussi, le départ des derniers soldats américains lui permettra de renforcer son influence dans la région, ce qui lui est d’autant plus primordial que l’on ignore ce que deviendra la Syrie, son principal allié, actuellement aux prises avec une constestation qui ne faiblit pas depuis 7 mois.

D’autre part, l’armée irakienne n’est pas prête à assumer seule les charges qui lui reviennent. Selon un rapport du bureau de l’inspecteur général spécal pour la reconsruction de l’Irak (SIGIR), son chef d’état-major, le général Babaker Zebari, a estimé « qu’il faudra plusieurs années avant que l’Irak puisse gérer sa défense extérieure sans l’assistance de partenaires internationaux ».

Ainsi, toujours d’apès le général Zebari, « l’Irak ne sera pas capable de défendre son propre espace aérien avant 2020 au plus tôt », tout en soulignant qu' »une armée sans force aérienne est exposée ». Et ce ne sont pas les 18 F-16 commandés auprès des Etats-Unis qui changeront la donne à court terme : leur nombre est insuffisant pour assurer correctement la couverture du pays et il faudra encore du temps pour les mettre en oeuvre, notamment en raison pour la formation des pilotes.

Et d’autres dangers guettent l’Irak. A commencer par le terrorisme, résiduel, qui fait toujours des victimes (encore 32 tués lors d’une double attaque à Bagdad, la semaine passée), ou encore les tensions liées à l’exploitation du pétrole au Kurdistan, territoire où, d’ailleurs, les forces turques et iraniennes ne se privent pas d’intervenir pour chasser des militants séparatistes kurdes.

Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis ne comptent pas abandonner l’Irak à Téhéran. « Personne et certainement pas l’Iran ne doit commettre d’erreur de jugement quant à notre implication durable au côté des Irakiens » a déclaré Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, lors d’une visite en Ouzbekistan, le 23 octobre dernier.

Actuellement, les Etats-Unis maintiennent un présence importante dans la région. A commencer, d’ailleurs, par l’Irak, où, après le départ des 38.000 soldats américains, il restera encore les 15.000 personnels de l’ambassade américaine à Bagdad, la plus grande du monde, ainsi que ceux des consulats de Bassorah et d’Erbil. A cela s’ajoute l’importance de l’allié turc, qui vient d’autoriser sur son sol l’installation d’un radar d’alerte avancé dans le cadre de la défense anti-missile.

Sur le plan militaire, l’armée américaine dispose notamment de forces au Qatar, au Koweït et à Bahrein, où est implanté l’état-major de la Ve Flotte de l’US Navy. Et il est même question de les renforcer après le retrait définitif des GI’s d’Irak.

« Nous envisageons un certain nombre d’options » a ainsi indiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau John Kirby, qui a toutefois précisé qu' »aucune décision n’a été prise à propos d’une quelconque présence militaire supplémentaire ».

D’après le New York Times, l’idée serait de renforcer les troupes de combat américaines présentes au Koweït, ainsi que d’envoyer des navires de guerre en plus dans les eaux du Golfe persique afin de faire face à une évenutelle dégradation sécuritaire en Irak et, par conséquent, à la menace iranienne.

« Quelles que soient les décisions prises, elles s’appuieront sur les engagements que nous avons pris et continueront d’honorer pour la sécurité de la région » a expliqué le capitaine de vaisseau Kirby.

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