Libye : Bani Walid est aux mains du CNT, Syrte résiste toujours

Après mené un siège de six semaines et subi plusieurs revers, les combattants révolutionnaires libyens ont fini par prendre le contrôle de la ville de Bani Walid, qui, située à 170 km au sud-est de Tripoli, était jusqu’à présent l’un des deux bastions tenus par les forces restées loyales au colonel Kadhafi, à l’issue d’une utime offensive lancée le 16 octobre.

Si les difficultés rencontrées par les combattants du Conseil national de transition (CNT), l’autorité désormais légitime en Libye, étaient attendues, en revanche, le succès relativement facile de leur dernier assaut est surprenant.

En effet, la géographie des environs avantageaient les assiégés, lesquels pouvaient bénéficier de l’appui de la tribu des Warfalla, la plus importante du pays, et dont Bani Walid est le berceau historique.

En attendant, cette prise va soulager l’Otan, qui est engagée dans le pays dans le cadre de l’opération Unified Protector. Cependant, les troupes du CNT se heurtent toujours à la résistance farouche des partisans du colonel Kadhafi à Syrte.

Deux quartiers restent encore à prendre et, manifestement, les combattants révolutionnaires peinent à en venir à bout, d’autant plus qu’ils manquent de coordination dans leurs assauts. Ainsi, plusieurs d’entre eux ont été victimes de tirs fratricides. Cela étant, le temps est de leur côté et la combativité des pro-Kadhafi finira bien par s’émousser, étant donné qu’ils manqueront, à un moment ou un autre, de munitions et de ravitaillement.

Pour autant, la chute de ces deux bastions réglera-t-elle le problème posé par la persistance d’un courant pro-Kadhafi? Le numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril, n’en est pas certain. Au cours d’un entretien accord au quotidien Asharq Al Awsat, il a affirmé que l’ancien homme fort de Tripoli « est habité par la vengenace et fera l’impossible pour détruire tout nouveau système en Libye ».

Toujours selon Mahmoud Jibril, le colonel Kadhafi a deux options : « destabiliser le nouveau régime ou bien proclamer un Etat séparatiste dans le sud ». Et pour cela, il pourrait s’appuyer sur les Touaregs, ainsi que sur 10 à 15.000 mercenaires recrutés par son entourage et venus du Darfour et de la tribu des Al Rachayda. Des attaques pourraient être menées à partir du Mali dans le sud de la Libye.

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