L’Espagne va participer au bouclier antimissile de l’Otan

Après la Pologne et la Roumanie, où seront installés des missiles intercepteur, la Turquie, qui accueillera un radar d’alerte avancé, c’est au tour de l’Espagne d’annoncer, presque par surprise, sa participation au bouclier antimissile de l’Otan en mettant à la disposition des Etats-Unis la base navale de Rota (située près de Cadix, dans le sud du pays) où pourront mouiller les destroyers AEGIS de l’US Navy.

Ainsi, la base de Rota « servira d’appui décisif, à partir de 2013, à une part importante de l’élément naval du système » a annoncé le Premier ministre espagnol, Jose Luis Zapatero, le 5 octobre. Ce dernier a encore expliqué que cette décision a été motivée en raison de la « position géostratégique » de l’Espagne, ainsi que par « sa condition de porte d’entrée de la Méditerranée ».

« Cela signifie que Rota va se convertir en point d’appui du déploiement de navires pouvant s’intégrer dans des forces multinationales ou qui mènent des missions de l’Otan dans des eaux internationales, particulièrement en Méditerranée, pour des missions de vigilance, de sécurité, etc » a encore affirmé le responsable espagnol. Toujours selon ce dernier, cela traduit « l’engagement solidaire de l’Espagne dans la défense collective de l’Europe, (…) défense collective qui est aussi une garantie pour la défense de notre territoire. »

La base de Rota devrait donc accueillir 4 destroyers anti-missiles AEGIS de la classe Arleigh Burke, ainsi que 1.100 militaires américains supplémentaires, accompagnés de leurs familles.

Le système AEGIS fonctionne avec un radar de détection et de poursuite AN/SPY-1D, lequel peut suivre simultanément jusqu’à 200 objectifs, ainsi que des missiles intercepteurs RIM-161 SM-3.

Cela étant, la Russie, hostile à la mise en place de ce bouclier antimissile par l’Otan, auquel elle aurait pu y être associée, mais à ses conditions, a critiqué la décision espagnole en dénonçant une « inacceptable » politique du « fait accompli ». « On prend des décisions capables d’influer sur la sécurité et la stabilité euro-atlantiques sans débat collectif, sans prendre en compte l’opinion de tous les pays intéressés » a fait valoir le ministère russe des Affaires étrangères.

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