L’ISAF conteste les conclusions d’un rapport de l’ONU sur la hausse des violences en Afghanistan

Selon un rapport des Nations unies, le nombre d’incident de sécurité a augmenté de près de 40% sur les 8 premiers mois de l’année par rapport à la même période, l’an passé.

Pour le secrétariat général des Nations unies, cette hausse est dû à un « contexte d’intensification générale des combats », ainsi qu’à une extension de l’influence de l’insurrection. Toutefois, le sud et le sud-est de l’Afghanistan restent toujours les zones les plus dangereuses étant donné que les deux tiers des incidents de sécurité recensés par l’ONU s’y produisent.

Tout cela a évidemment des conséquences pour les populations civiles, Ainsi, le nombre de déplacés affiche une hausse de 65% par rapport à l’an passé. De même que, comparé à celui de l’année 2010, celui des victimes a été en progression de 5% au cours de l’été dernier. Ainsi, selon les statistiques des Nations unies, 971 civils ont été tués de juin à août 2011, dont plus de 75% par les insurgés et 12% par des dommages collatéraux commis lors d’opérations de la coalition internationale.

Pour le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ces chiffres dénotent « une très forte instabilité politique et des niveaux déconcertants d’insécurité pour la population afghane dans le contexte du processus de transition, avec un transfert des pouvoirs aux autorités afghanes et des responsabilités en matière de sécurité. »

« La transition telle que conçue à l’heure actuelle est difficilement durable, du fait que la myriade de coûts opérationnels et d’appui liés aux projets de développement n’ont pas encore été pleinement évalués » a-t-il encore ajouté. « Le gouvernement afghan aura en conséquence besoin de l’appui et de l’investissement privé internationaux sur le long terme pour développer la production de revenus » a-t-il conclu.

Seulement, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, a contesté les chiffres avancés par le rapport des Nations unies. D’après elle, les attaques menées par les insurgés auraient au contraire diminué de 2% sur les premiers mois de l’année, et même de 17% au cours de l’été dernier.

Le porte-parole de l’ISAF, le général allemand Carsten Jacobson, a expliqué cette différence par le fait que l’ONU prend en compte des évènements que ne comptabilise pas la force de l’Otan, comme par exemple « les découvertes de caches d’armes, les arrestations et les actes d’intimidations ». Autrement dit, les opérations qu’elle mène de sa propre initiative, ainsi que les attaques qui n’ont pas été clairement attribuées aux insurgés.

Pour autant, l’ONU ne désarme pas. Déjà, la hausse du nombre de vicitimes civiles est, selon elle, un indicateur. Et puis elle a répondu que la grande majorité des « incidents de sécurité » sont « des affrontements armés et les explosions de bombes artisanales ».

En tout cas, les pertes de l’ISAF ont été moins importantes sur les ces 8 premiers de l’année par rapport à l’année précédente. De janvier à août, 416 soldats de la coalition internationale ont perdu la vie en Afghanistan, contre 490 l’an passé, à pareille époque.

Cette tendance n’est toutefois pas la même pour le contingent français, déployé dans une zone stratégique pour les insurgés afghans. Ainsi, il a perdu 23 hommes du 1er janvier au 29 septembre, contre 16 pour l’ensemble de l’année 2010.

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