Echec du lancement d’un nouveau missile balistique russe

La Russie a lancé avec succès, le 20 septembre dernier, un satellite militaire. Cette information n’est pas aussi banale qu’elle en a l’air car, au cours de ces derniers mois, l’industrie spatiale russe a accumulé les échecs, ce qui l’a même contraint à suspendre temporairement ses lancements, notamment après la perte d’un engin de télécommunication et d’un cargo spatial Progress, en août.

Des fusées aux missiles, il n’y a qu’un pas. Et dans ce domaine, la Russie connaît également des difficultés. Ainsi, sur les 16 essais de son missile balistique intercontinental « Boulava », qui doit être le fer de lance de ses forces stratégiques sous-marines, 8 se sont soldés par des échecs. Selon ses concepteurs, cet engin ne pourra être intercepté par aucun système de défense aérienne. Sans doute… A condition qu’il puisse être envoyé.

Et la Russie vient de connaître une autre déconvenue, avec l’échec du lancement d’un nouveau missile balistique intercontinental, développé dans une grande discrétion. Ainsi, cet engin est retombé sur le cosmodrome de Plessetsk juste après son lancement, le 27 septembre, sans faire de victimes.

Ce missile a été tiré depuis un pas de tir mobile, dans un secteur du cosmodrome aménagé pour la circonstance. Selon une source anonyme citée par l’agence Interfax, la cause de cet échec serait une défaillance au niveau du 2ème étage de l’engin.

Reste à voir quel est ce missile inconnu, dont une rumeur indique qu’il s’appelerait « Avangard ». Pour l’agence Ria Novosti, il s’agirait d’une version perfectionnée du Topol-M (code Otan : SS-25 Sickle), dont la portée est supérieure à 10.000 km.

Mais le fait qu’il ait été lancé par une plate-forme mobile indiquerait plutôt que ce soit un dérivé du RS-24 Iars (code Otan : SS-X-29), c’est à dire une version modernisée du Topol-M, équipée d’ogives multiples à guidage individuel.

Alors que l’Otan cherche à mettre en place une défense antimissile, le développement de missiles est une priorité pour la Russie. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait en effet annoncé, en mars dernier, l’investissement de 2 milliards d’euros pour « soutenir la production en série de systèmes de missiles ». Et 250 millions d’euros doivent revenu à l’usine des constructions méaniques de Votkinsk, laquelle fabrique les Boulava, Topol-M et autres RS-24 Iars.

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