Libye : Le port de Syrte serait contrôlé par le CNT

Ceux qui l’ont côtoyé disent de lui qu’il est un « menteur professionnel ». Lui, c’est Moussa Ibrahim, le porte-parole du colonel Kadhafi. Depuis le début des affrontements en Libye, il n’a pas cessé d’annoncer la victoire de son camp contre les combattants du CNT, minimisant les revers et grossissant les succès quand il y en avait.

Et selon ses dernières déclarations, la situation de Syrte, l’un des derniers bastions du régime du colonel Kadhafi, serait « assez mauvaise », tout en assurant qu’il était « ravi de jouer son rôle dans la grande saga de la résistance ». Aurait-il dit la vérité?

Ce qui est certain, c’est que les affaires des forces loyales au colonel Kadhafi sont mal engagées, même si elles continuent d’opposer une farouche résistance. Si le CNT a affirmé, le 27 septembre, avoir pris le contrôle du port de Syrte, avec le soutien des avions de l’Otan, ce qui permet de resserrer davantage l’étau sur la ville natale du colonel Kadhafi, ses combattants ont encore à livrer des combats de rues pour en déloger les éléments restés loyaux envers l’ancien homme fort de Tripoli.

Ainsi, de violents affrontements ont eu lieu dans le centre-ville, le 27 septembre. Au moins 10 combattants révolutionnaires (les Thuwars) ont été tués lors de combats rapprochés à proximité de l’hôtel Mahari. Ces pertes s’expliquent, d’après un commandant du CNT, par le fait que « de nombreux combattants sont venus à pied et plusieurs ne connaissaient pas bien la ville et ont subi des tirs nourris des forces pro-Kadhafi. »

Ces dernières n’hésiteraient pas à avoir recours à des méthodes expéditives, si l’on en croit le colonel canadien Roland Lavoie, le porte-parole de l’opération Unified Protector, sous commandement de l’Otan. D’après cet officier, des « combattants pro-Kadhafi et des mercenaires patrouillent dans les rues à la recherche d’anti-Kadhafistes, prenant des otages et ayant recours à des exécutions ». Ils auraient également pris position à proximité de l’hôpital de Syrte, « où ils se sentent à l’abri des frappes » aériennes de la coalition.

Quant à l’autre bastion des pro-Kadhafi, à savoir Bani Walid, situé à 170 km au sud-est de Tripoli, les Thuwars affrontent là encore une forte résistance. « C’est pourquoi nous utilisons l’artillerie lourde sans envoyer l’infanterie pour l’instant » a expliqué, le 26 septembre, un commandant du CNT, lequel a promis un assaut imminent. Il faut dire que les combattants révolutionnaires ont été échaudés à plusieurs reprises dans ce secteur, ayant été contraints à un repli « tactique » (qui avait surtout l’air d’une débandade).

Quoi qu’il en soit, l’Otan a estimé, le 27 septembre, que l’issue du conflit libye est proche. « Le sentiment général est que nous sommes dans le stade final de l’opération », a ainsi déclaré, à Bruxelles, Oana Lungescu, la porte-parole d’Alliance atlantique, qui a en outre précisé que l’opération Unified Protector se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire, mais pas plus longtemps que nécessaire ».

Enfin, l’Alliance a confirmé que les sites où étaient stockées les armes chimiques non encore détruites du régime du colonel Kadhafi sont désormais sous le contrôle des nouvelles autorités libyennes.

« L’Otan est satisfait de noter que le CNT contrôle désormais les centres contenant les derniers stocks libyens de matériaux chimiques et liés au nucléaire », a ainsi déclaré le colonel Lavoie, qui a aussi indiquer souhaiter que « les alliés et les organisation internationales collaborent avec le CNT » afin de commencer « à préparer leur destruction ».

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