Le Conseil national suisse veut de nouveaux avions de combat

Ajourné en 2010 en raison de la nécessité pour Berne de limiter ses déficits publics, le projet d’acquérir 22 avions de combats afin de remplacer les 54 F-5 Tiger actuellement en service au sein de la force aérienne suisse est de nouveau d’actualité, après un vote du Conseil National, qui est la chambre basse du Parlement de la Confédération helvétique.

La semaine passée, le Conseil National s’est penché sur le nouveau modèle de l’armée suisse. Ainsi, les effectifs de cette dernière seront portés à 100.000 militaires, contre les 80.000 prévus initialement par l’exécutif suisse. Et, par la même occasion, il a confirmé l’achat de nouveaux avions de combat.

Mieux même : alors que ce projet était sous la menace d’une initiative populaire, lancée par le Groupe pour une Suisse sans armées (GSsA), le Conseil National a trouvé une astuce pour éviter toute consultation qui retarderait le processus d’acquisition, en augmentant le budget ordinaire de l’armée suisse au lieu de voter un fonds spécial pour financer l’achat des nouveaux appareils.

En clair, les aviateurs suisses n’auront pas à attendre 2018-2020 pour remplacer leurs F5 Tiger fatigués comme l’avait prévu le Conseil fédéral car le vote des députés de la Chambre basse relance la procédure.

C’est en janvier 2008 qu’Armasuisse, l’organisme qui gère les achats pour le compte de l’armée suisse, a lancé l’appel d’offres pour trouver un successeur au F-5 Tiger. Avec le retrait du Mirage III RS et de ses vieux Hunter, la force aérienne hélvétique a subi une perte capacitaire et ne pourra compter, à terme, que sur ses 33 F-18 Hornet pour assurer l’ensemble de ses missions si ses vieux avions ne sont pas remplacés.

Ainsi, quatre concurrents se sont mis sur les rangs : le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter du consortium du même nom, le F-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen de Saab.

En avril de la même année, Boeing a jeté l’éponge, considérant qu’il ne pouvait pas satisfaire les exigences en matière de transfert de technologie. Les trois appareils restant en lice ont ensuite été évalués, avec une trentaine de vols chacun.

Au final, et selon les conclusions officielles d’Armasuisse, Dassault Aviation a de quoi espérer remporter le contrat étant donné que le Rafale (version F3+) est arrivé à la première place des évaluations, en répondant à 95% aux exigences fixées par le cahier des charges.

L’offre soumise à la Suisse par le constructeur français prévoit un Rafale équipé du radar Thales AESA RBE-2AA (dit à antenne active), de la liaison 16 ainsi que des systèmes de fusion des données NCW et d’autoprotection SPECTRA. En outre, la version proposée pourra mettre en oeuvre des missiles METEOr et le pod Damocles XF.

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