Le président Sarkozy annonce l’encadrement des jeunes délinquants par d’anciens militaires

A l’occasion d’une visite au nouveau centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), ce 13 septembre, le président Sarkozy a annoncé de nouvelles mesures concernant les l’exécution des peines prononcées par la justice à l’encontre des jeunes délinquants.

Ainsi, la proposition de loi du député UMP Eric Ciotti, déposée en juillet dernier, sera reprise par le gouvernement dès cet automne. Il s’agit de permettre à un délinquant mineur d’effectuer un service civique au sein d’un Etablissement Public d’Insertion de la Défense (EPIDE), dont la durée sera fixée par un juge.

Au cours de son passage dans cette structure, le jeune délinquant suivra une remise à niveau scolaire, une éducation « citoyenne et comportementale » ainsi qu’un apprentissage professionnel.

Contrairement à ce que d’autres médias laissent entendre, ce service civique ne se fera pas au sein d’une unité des forces armées puisque les 20 centres EPIDE implantés dans toute la France sont des établissements civils, placés sous la tutelle des ministères en charge de la Défense, de l’Emploi et de la Ville. En outre, le personnel de ces structures compte des enseignants, des spécialistes de l’insertion professionnelle et d’anciens militaires.

Aussi, et si les mots ont un sens, il ne s’agit pas de reprendre exactement la proposition de Ségolène Royal, l’ancienne rivale de Nicolas Sarkozy sur la route de  l’Elysée, qui, en 2006, avait fait de l’encadrement militaire des jeunes délinquants un de ses chevaux de bataille, ni même de relancer l’association « JET » (Jeunes en Equipes de Travail) qui consistait à encadrer des mineurs ayant des problèmes avec la justice par des militaires d’active et dont les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes, selon un rapport du Sénat diffusé en 2003.

« Je prends acte de la récupération par le président de la République de l’idée d’encadrement militaire des délinquants », a affirmé Mme Royal. Mais « il est à craindre qu’une fois de plus cette action en reste aux effets d’annonce puisqu’il semble que seuls 200 jeunes mineurs seront concernés et que la fermeture des régiments n’est pas remise en cause », a-t-elle ajouté. Aussi, elle a demandé « comme preuve » de bonne volonté « la décision immédiate du maintien de tous les régiments menacés de fermeture. »

Encore une fois, la proposition de loi d’Eric Ciotti n’implique pas les forces armées dans l’encadrement des délinquants. Ce n’est pas leur mission, étant donné qu’elles ont déjà fort à faire ailleurs et de plus, pour que cela soit éventuellement possible, il faudrait que les jeunes pris en charge par un régiment aient un statut militaire. Par conséquent, l’on voit mal ce que vient faire la disparition programmée de régiments, qui s’inscrit dans une vaste réforme du ministère de la Défense, dans cette affaire…

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