La DGA a passé commande de 13 lance-roquettes unitaires (LRU)

C’était une des priorités de l’ancien chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Elrick Irastorza, qui vient de faire ses adieux aux armes. La France ayant signé, le 1er août 2010, la convention d’Oslo interdisant l’utilisation des bombes à sous-munitions, l’armée de Terre a dû retirer du service ses roquettes M26, lesquelles pouvaient contenir 644 grenades antipersonnel ou antimatériel.

Ce type de munition était mis en oeuvre par les 1er et 12 Régiment d’Artillerie. Mais avec la réforme de la carte militaire, entreprise en 2008, le second a été dissous le 31 juillet 2009. Restait donc à adapter les lanceurs (lance-roquettes multiples, LRM) des artilleurs belfortains pour qu’ils puissent être en mesure de tirer des roquettes à charge explosive unitaires dites M-31, commandées à 264 exemplaires auprès de Lockheed-Martin il y a près de deux ans par la DGA et devant être livrées en 2013.

D’une portée de 70 km, cette munition se caractérise par une grande précision et son angle d’impact (89°), ce qui fait qu’elle peut être utilisée dans un environnement urbain ou un terrain « entravé », dans le cadre d’une opération de « maîtrise de la violence » ou de « coercition de force ».

Or, jusqu’à présent, les lance-roquettes unitaires indispensables pour les tirer n’avaient pas été commandés. Lors d’une audition devant la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, le général Irastorza s’en était inquiété.

« Décaler au-delà du raisonnable l’entrée en service du LRU privera nos armées de la seule capacité interarmées tactique combinant actuellement précision quasi métrique, portée étendue et employabilité immédiate quelles que soient la météo et l’heure du jour et de la nuit », avait-il affirmé devant les députés, en rappelant qu’il avait accepté la réduction de moitié de l’artillerie de l’armée de Terre car il comptait justement sur l’arrivée de ce nouveau matériel. Et d’alerter sur une possible dissolution du 1er RA…

Finalement, le 8 septembre, la Direction générale de l’armement (DGA) vient de remédier à ce qui aurait pu devenir un déficit capacitaire pour l’armée de Terre en confiant à son homologue allemande (BWB) la commande de 13 LRU.

La transformation des LRM en LRU se fera donc en coopération avec l’Allemagne et l’Italie et les premiers systèmes seront livrés à l’armée de Terre à partir de 2014. Ce marché a été passé auprès de l’allemand Krauss Maffei Wegmann, associé à Thales, Cassidian (EADS) et Sagem.

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