Des casques bleus mis en cause

A peine nommé à la tête des opérations de maintien de la paix des Nations unis, le diplomate français Hervé Ladsous a déjà deux dossiers concernant le comportement de certains casques bleus qui l’attendent sur son bureau.

Ainsi, le 1er septembre, la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a exprimé ses « regrets les plus profonds » au sujet de nouvelles allégations d’abus sexuels commis par des casques bleus sur des mineures. « Si ces allégations s’avéraient fondées, il reviendrait aux pays dont sont originaires les casques bleus de prendre les mesures appropriées à l’encontre des personnes impliquées », a-t-elle ajouté, en présisant avoir « informé les autorités ivoiriennes ».

C’est par un câble diplomatique diffusé par WikiLeaks que l’ONUCI a été mise au courant de ces accusations. En 2010, une organisation non gouvernementale (ONG) britannique avait questionné 10 jeunes filles habitant le quartier de Toulepleu. Huit d’entre elles avaient alors admis avoir eu des relations sexuelles avec des casques bleus béninois en échange de nourriture, ce qui amena l’association à conclure sur l’étendue de ce phénomène.

Ce n’est pas la première fois que l’ONUCI doit faire face à ce genre de comportement. En 2007, des casques bleus marocains avaient été reconnus coupables de s’être livrés à des abus sexuels à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire.

Une autre affaire concerne cette fois la MINUSTAH, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti. Déjà, l’an passé, une rumeur accusait les casques bleus népalais d’être la cause d’une épidémie de choléra, ce qui avait déclenché des émeutes. Il aura fallu attendre le mois d’août dernier pour que des analyses confirment l’origine asiatique de la bactérie, qui a tué 6.000 personnes selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Mais comme l’ONUCI, la MINUSTAH est aussi concernée par une affaire d’abus sexuels. Plus précisément, quatre soldats uruguayens ont violé un jeune haïtien âgé de 18 ans. Et l’enquête a été vite bouclée puisque des images de cette scène ont été filmées avec un téléphone portable, puis diffusées sur Internet.

Le chef du bataillon uruguayen de la MINUSTAH, qui compte 900 hommes, a été immédiatement démis de ses fonctions. Le ministère de la Défense a également indiqué qu’un « conseil de discipline » allait se tenir en Haïti et annoncé le rapatriement des 5 soldats impliqués dans le viol.

La Marine uruguayenne, à laquelle appartiennent les fautifs, « entend aller au-delà de la seule vidéo et établir s’il y aeu d’autres manquements », a fait savoir son porte-parole, Sergio Bique, qui a aussi promis « les peines les plus sévères et les plus rigoureuses prévues » par le réglement militaire.

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