Dassault garde toujours un oeil sur le contrat brésilien

L’avenir du Rafale semblait tout tracé après la visite du président Sarkozy au Brésil, en septembre 2009. « Compte tenu de l’étendue des transferts de technologie proposés et des garanties apportés par ailleurs par la partie française, le président Lula a annoncé la décision de la partie brésilienne d’engager des négociations avec le GIE (ndlr: Groupement d’intérêt économique) Rafale » pouvait-on lire dans la déclaration commune publiée à l’issue d’une rencontre entre les deux chefs d’Etat.

Depuis, Brasilia a toujours trouvé de bonnes raisons pour repousser l’annonce du vainqueur de l’appel d’offres (contrat FX-2) lancé pour doter ses forces aériennes de 36 appareils modernes et auquel participent, outre le Rafale de Dassault, le Gripen NG de Saab et le F-18 Super Hornet conçu par Boeing.

Favorable au Rafale, le président Lula a cédé la place à sa « dauphine », Dilma Rousseff, élue en octobre 2010. Ses fonctions à peine prises, cette dernière annonça un réexamen des offres soumises et une décision pour le début de l’année 2012. De quoi exarcerber davantage les tensions entre les trois concurrents, auxquels viendrait s’ajouter le constructeur russe Sukhoï, avec son SU-35, qui n’a jamais vraiment renoncé à remporter la mise. Et puis Dassault a perdu un soutien de poids, avec la démission cet été du ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, qui n’avait jamais caché sa préférence pour l’appareil français.

Quoi qu’il en soit, le constructeur français continue de garder espoir. Ainsi, le directeur de sa filiale brésilienne, Jean-Marc Merialdo, ainsi que Jean-Louis Montel et Jean-Pierre Chabriol, respectivement en charge de la technologie et des ventes pour les marchés militaires, ont été reçus par le Comité des relations étrangères et de la Défense nationale (CRE) du Sénat brésilien, à l’occasion de sa troisième audience publique dédiée au contrat FX-2.

L’occasion a ainsi été offerte à Jean-Marc Merialdo de répondre aux sénateurs brésiliens sur les transferts de technologie envisagés – et Brasilia en fait un critère déterminant – ainsi que sur les modalités de financement.

« Nous avons insisté sur les qualités de l’avion par rapport à ses concurrents et nous leur avons montré que nous étions prêts à un transfert complet de technologie d’ores et déjà autorisé par les autorités françaises » a-t-il affirmé. « Contrairement aux autres, le Rafale a été conçu pour effectuer toutes les missions demandées à un avion de chasse. Il peut faire du combat aérien, de la reconnaissance tactique et des frappes au sol, ainsi qu’évoluer dans des diverses conditions météorologiques » a-t-il aussi déclaré.

Quant aux modalités de paiement, le représentant du GIE Rafale au Brésil a expliqué qu’il n’est pas en mesure de répondre avec précision, étant donné que les équipements des appareils ne sont pas encore totalement connus. « Notre offre a été faite il y a deux ans et le Brésil a changé depuis, sa croissance s’est améliorée, ses taux d’intérêts ont changé » a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, et sous d’autres cieux, Dassault devrait remettre une offre commerciale définitive portant sur 60 Rafale aux Emirats arabes unis, d’ici la mi-septembre, d’après les informations du quotidien économique Les Echos. Comme l’a affirmé le ministre de la Défense, Gérard Longuet, en juillet, les émiratis n’exigeraient plus de moteurs plus puissants que les M-88 dont sont dotés les appareils français, l’affaire libyenne étant passée par là.

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