Liban : Le mandat de la Finul prolongé pour un an de plus

Il y a du provisoire qui dure… C’est le cas de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le pays du Cèdre depuis 1978. Et elle y restera au moins une année de plus, jusqu’au 31 août 2012, après le vote à l’unanimité de la résolution 2004 par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Ce dernier a également condamné « dans les termes les plus vifs » les attentats qui ont visé la Finul au cours de ces derniers mois, et plus précisément les casques bleus italiens, en mai, et français, en juillet et « demande instamment à toutes les parties d’honorer scrupuleusement l’obligation qui leur est faite de respecter la sécurité du personnel de la Finul et de veiller à ce que la liberté de circulation de ses personnels soit pleinement respectée et exempte d’entraves ».

Cette exigence renvoie à un rapport évoqué par le secrétaire général de l’ONU Ban ki-Moon, selon lequel il a été constaté que « les patrouilles et le personnel de la Finul se sont heurtés à des comportements hostiles, et des restrictions ont été imposées à leur liberté de circulation dans la dernière partie du mois de juin 2011 ». Par ailleurs, le document indique que « des pierres ont été jetées » et que « des civils ont confisqué » aux casques bleus du « matériel appartenant à l’Organisation, dont des appareils photographiques, des systèmes d’information géographique, du matériel de transmissions et des cartes topographiques ».

Conformément à la résolution 1701 votée en 2006, laquelle a permis de mettre un terme aux hostilités entre l’armée israélienne et le mouvement chiite libanais du Hezbollah, le Conseil de sécurité demande « à toutes les parties intéressées de respecter la cessation des hostilités et de prévenir toute violation de la Ligne bleue », qui est la frontière entre le Liban et Israël, ainsi que de réaliser des « progrès tangibles vers un cessez-le-feu permanent.

En outre, le gouvernement israélien est appelé à accélérer le retrait de ses forces militaires de la partie nord de Ghajar, « en coordination avec la Finul ». Le représentant d’Israël, Haim Waxman, a salué l’adoption de cette résolution, tout en dénonçant le Hezbollah, accusé de renforcer son arsenal avec « des dizaines de missiles sophistiqués et des roquettes » et en condamnant ses « tactiques cyniques », avec « l’exploitation » de civils comme « boucliers humains ». Le diplomate a également eu des mots à l’égard du gouvernement libanais, coupable selon lui « d’actions provocatrices » le long de la Ligne bleue, avec notamment l’incident du 1er août dernier au cours duquel un patrouille de Tsahal a été visée par les tirs d’un soldat des forces libanaises.

En réaction, le représentant du Liban, Nawaf Salam, a estimé que la résolution 1701 est « contamment remise en cause par les violations de l’intégrité territoriale » de son pays par Israël. Et les relations entre ces deux acteurs ne sont pas prêtes de se détendre, avec le différend territorial qui les oppose au sujet de l’exploitation de gisements de gaz au large de leurs cotes.

Pour mémoire, et même si le président Sarkozy a récemment menacé de revoir la contribution de la France à la Finul après l’attentat du 26 juillet, environ 1.300 militaires français sont déployés au Liban-Sud, dans le cadre de l’opération Daman. Près de 850 d’entre eux arment la Force Commander Reserve (FCR), qui est le dernier échelon de combat dont dipose le commandant de la Finul.

Enfin, si l’Italie, qui est jusqu’à présent le premier contributeur de la force des Nations unies, a fait part de son intention de retirer 700 hommes du Liban-Sud, l’Autriche a de son côté annoncé le déploiement de 160 militaires à partir de novembre prochain pour y accomplir des missions de logistique. Cet envoi doit encore être approuvé par le Parlement autrichien. Actuellement, 36 pays participent aux opérations de la Finul.

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