Hommage aux cinq militaires morts pour la France en Afghanistan (MàJ-2)

L’attentat suicide commis ce 13 juillet à l’occasion d’une réunion de notables dans la localité de Joybar, près de Tagab, a tué 5 militaires français ainsi qu’un civil afghan. Parmi eux se trouvaient le lieutenant Thomas Gauvin, l’adjudant Laurent Marsol (tous deux appartenant au 1er Régiment de Chasseurs parachutistes), les adjudants Emmanuel Techer et Jean-Marc Guéniat, du 17e Régiment du Génie Parachutiste (RG) ainsi que le caporal-chef Sébastien Vermeille, du Sirpa Terre Images de Lyon.

Né le 27 avril 1984 à Caen, Thomas Gauvin (photo ci-dessus) est admis à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 1er septembre 2005, d’où il sortira major de sa promotion. Après avoir terminé second du classement de l’Ecole d’Application de l’Infanterie et été promu lieutenant le 1er août 2008, le jeune officier choisit de servir au sein du 1er RCP de Pamiers, où il est affecté à la 1ere compagnie en qualité de chef de section. Hasard de la vie, le nom du quartier du régiment – capitaine Beaumont – est le même que celui du parrain de sa promotion à Coëtquidan.

Doté de qualités physiques et intellectuelles appréciables, il arrive premier aux tests groupement commando parachutiste (GCP). Le 1er août 2010, il rejoint la compagnie d’éclaraire et d’appui de son régiment en tant que chef d’équipe GCP et suit le stage saut à grande hauteur (SOGH) de septembre à octobre. Plus tôt, cette année là, il est déployé en République centrafricaine. Il était arrivé en Afghanistan, au sein du GTIA Raptor le 6 mai dernier.

Selon sa hiérarchie, le lieutenant Gauvin possédait « de très belles qualités humaines et professionnelles » et de dinstinguait « par sa grande maturité et une rigueur intellectuelle rare qui en font un chef au combat de grande classe ». Marié, il était décoré de la médaille de bronze de la Défense nationale avec agrafe « Troupes aéroportées » et devait être promu au grade de capitaine le 1er août 2012.

Appartenant également au 1er RCP, l’adjudant Laurent Marsol (photo ci-dessus) est né le 14 mai 1976. Incorporé au 14e Régiment de commandement et de soutien en juin 1998, il est admis à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active deux ans plus tard. Major de sa promotion, il est affecté à Pamiers.

A peine arrivé dans son nouveau régiment, le sous-officier est envoyé en Nouvelle-Calédonie pour une mission de 4 mois en qualité de chef de groupe anti-char courte-portée (ACCP). Par la suite, il sera projeté en opérations extérieures à plusieurs reprises (Gabon, en 2002 et 2003, RCA, 2003 et 2008 et Kosovo, 2004 et 2005), avant d’être promu sergent-chef et d’intégrer le GCP du 1er RCP. Il effectue une première opex au Tchad en 2006 en tant qu’équipier.

Ce sous officier « de grande valeur et d’une grande quiètude dans les missions qui lui sont confiés », selon sa hiérarchie, connaissait bien l’Afghanistan pour y avoir effectué deux séjours avec d’y revenir, le 14 mai dernier, avec le GTIA Raptor. Il y avait déjà été affecté en 2008 et en 2009, dans le cadre du Détachement de Liaisons et d’Investigations, puis dans celui du dispositif OMLT (Operational Mentoring Liaison Team), qui forme l’armée nationale afghane.

L’adjudant Marsol était décoré de la Médaille Outre-Mer avec agrafes Côte d’Ivoire, RCA et Tchad, de la médaille commémorative française avec agrafe ex-Yougoslavie, de la médaille d’or de la Défense nationale, avec agrafe « troupes aéroportées », de la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze.

Quant à l’adjudant Emmanuel Techer (photo ci-contre), né le 10 novembre 1972 à Sedan, il a été admis à l’école des sous-officiers d’active des transmissions d’Agen en janvier 1993. Nommé sergent un an plus tard, il rejoint le 17e Régiment du Génie Parachutiste (RGP) de Montauban en tant que spécialiste d’exploitation des réseaux intégrés de trasmission automatique (RITA). Après avoir servi pendant deux ans à la 11e compagnie en qualité de chef de groupe, il obtient son certificat technique du 1er degré (CT1) des techniques de combat du génie en 1996. Devenu ainsi sapeur, il occupe les fonctions de chef de groupe génie de combat jusqu’en 2001.

Jusqu’en 2007, il est affecté au Centre d’entraînement commando de Givet en tant que formateur. Puis il retrouve par la suite le 17e RGP où il devient chef de la section commandement de la 2e compagnie de combat.

Décrit comme étant un sous-officier « avenant », « généreux », « extrêmement rigoureux », « dévoué, « compétent » et doté d’une « vitalité exceptionnelle », l’adjudant Techer aura été engagé, au cours de sa carrière, dans plusieurs opérations extérieures : Tchad (1994 et 2008), ex-Yougoslavie (1995 et 1996), Sénégal (1998), Kosovo (1998), Nouvelle-Calédonie (2004). Il était arrivé en Afghanistan en mai dernier.

Marié, l’adjudant Techer était décoré de la médaille Outre-Mer avec agrafe Tchad, de la médaille d’or de la Défense nationale, avec agrafes Troupes aéroportées, Mission d’Assistance Extérieure et Génie, de la médaille de la reconnaissance de la nation, de la médaille commémorative française avec agrafe ex-Yougoslavie.

Egalement sous-officier au 17e RGP au sein duquel il s’était engagé à l’âge de 20 ans en avril 1994, Jean-Marc Gueniat (photo ci-contre) a d’abord été affecté à la 1ere compagnie de cette unité. Nommé successivement caporal (novembre 1996), puis caporal-chef (1998), il devient sergent en mars 1999.

Après un passage à l’Ecole Supérieure et d’Application du Génie d’Angers, où il se distingue en qualité de chef de groupe puis de chef de section, il retrouve le 17e RGP en août 2004 et intègre le Groupe de commando parachutistes du régiment. Il est promu adjudant en août 2007.

Adjoint du chef d’équipe du commando parachutiste, l’adjudant Guéniat passait pour un sous-officier « robuste, endurant, particulièrement rigoureux et expérimenté », qui « cherchait sans cesse l’excellence dans tous les domaines ». Au cours de ses 17 années de services, il a été projeté en République centrafricaine (1995 et 2008), en ex-Yougoslavie (1995 et 1997), en Nouvelle-Calédonie (2002) et en Côte d’Ivoire (2006). Il était arrivé en Afghanistan en mai dernier, au sein du GTIA Raptor.

Marié et père de deux enfants âgés de 4 et 8 ans, il était décoré de la médaille de la Défense nationale or avec agrafes TAP/Génie/mission assistance extérieure), de la médaille outre-Mer (agrafe Côte d’Ivoire), de la médaille ONU pour l’ex-Yougoslavie et de la médaille commémorative Otan.

Né le 23 décembre 1980 à Montfavet, Sébastien Vermeille s’engage en 2001 au 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) d’Angoulême, où il est remarqué pour ses qualités. Promu caporal en octobre 2003, il devient pilote d’AMX 10 RC un an plus tard. Au cours de la même année, il effectue ses premières opérations extérieures, en Afghanistan, déjà, puis en Côte d’Ivoire.

En 2005, il est affecté au 21e RIMa de Fréjus, avec lequel il va accomplir plusieurs missions extérieures (Djibouti, Nouvelle-Calédonie, Kosovo et Tchad). Un an plus tard, il est promu caporal-chef.

C’est en 2009 qu’il rejoint le Sirpa Terre Image de Lyon, en qualité d’opérateur audiovisuel, poste qu’il occupe avec « sérieux, efficacité et dévouement ». Doté de « grandes qualités humaines, militaires et professionnelles qui faisaient de lui un remarquable soldat de l’image », le caporal-chef Vermeille avait rejoint, comme ses camarades victimes de l’attentat suicide de Joybar, l’Afghanistan en mai dernier.

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