La France a refusé des propositions polonaises en matière de défense européenne

Depuis le 1er juillet, Varsovie assume la présidence tournante de l’Union européenne. Et comme chaque pays qui exerce cette responsabilité, la Pologne entend y imprimer sa marque.

Ainsi, en matière de Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), le gouvernement polonais entendait proposer une « coopération structurée permanente », avec l’idée d’établir un noyau dur d’Etats européens prêts à renforcer la disponibilité et l’interopérabilité de leurs forces militaires dans un cadre européen, avec la définition de critères pour en faire partie.

Seulement voilà, selon le quotidien Les Echos, les dirigeants polonais se sont heurtés à un refus de la part de certains pays européens, et à commencer par celui de la France. Ce qui peut paraître surprenant tant la défense européenne est le cheval de bataille de Paris depuis des années, sans pour autant que ce dossier avance significativement.

D’après un diplomate polonais cité par le journal, la France aurait indiqué « préférer que l’Europe de la Défense continue à avancer à 27 ». Ce qui, en l’état actuel des choses, est une chimère. D’autant plus que, au sujet des mutualisations des moyens, comme l’a souligné un chercheur allemand du SWP, dont les propos ont été rapportés par Bruxelles2, « 300 projets sont actuellement évaluées à agence européenne de défense. Mais il n’y a que 7 personnes à l’Agence européenne de Défense (…) A ce train là, ils auront besoin de 5 ou 6 ans pour évaluer le tout ».

Les accords de Lancaster House, signés en novembre dernier et visant à renforcer la coopération franco-britannique en matière de défense, y sont certainement pour quelque chose dans la fin de non-recevoir faite par Paris aux propositions polonaises. L’affaire libyenne, qui a mis au jour les désaccords au niveau européen sur la conduite à tenir, a dû également jouer. Il faut en effet avoir des analyses sur les menaces et des intérêts convergeants pour penser à travailler ensemble.

Cela étant, d’autres pays se sont dits prêts à suivre Varsovie. En effet, l’Italie, la Hongrie, la Belgique et l’Espagne ont indiqué vouloir participer à ce « noyau dur » proposé par la Pologne.

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