L’Iran a tiré une salve de missiles balistiques au cours de manoeuvres militaires

Une semaine après la tenue, en Israël, de l’exercice « Tournant 5 » visant à préparer la population civile à une attaque massive de missiles, les Gardiens de la révolution iranien ont lancé leurs « manoeuvres défensives » annuelles, qualifiées par Téhéran de « message de paix et d’amitié pour les pays de la région » du golfe Persique.

Drôle de façon, en tout cas, d’envoyer un signal pacifique en organisant un exercice militaire, au cours duquel 14 missiles balistiques à courte et à moyenne portée ont été tirés, le 28 juin.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, cela n’est pas conforme à la résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations adoptée en juin 2010, laquelle interdit à l’Iran de mener des « activités liées aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».

Toujours est-il que résolution ou pas, les Gardiens de la révolution ont tiré un missile Gahdr, pouvant parcourir de 1.800 à 2.000 km, et 13 autres appelés « Zelzal » ainsi que Shahab 1 et Shahab 2, ayant respectivement une portée de 400, 300 et 500 km.

Parmi ces engins, c’est le missile Gadhr qui cause le plus d’inquiétude étant donné qu’il peut théoriquement atteindre Israël et les bases américaines installées au Moyen Orient. D’ailleurs, le général Amir Ali Hajizadeh, le commandant des forces aériennes des Pasdarans, ne s’en est pas caché.

Les engins iraniens « sont pointés vers des cibles américaines dans la région et vers le régime sioniste » a-t-il déclaré à l’agence officielle IRNA. « Avec nos missiles de 2.000 km de portée nous pouvons atteindre le régime sioniste qui n’est qu’à 1.200 km de l’Iran » a-t-il ajouté. Pour des manoeuvres censées délivrer un message pacifique, on repassera..

Le Gadhr est une version revue et corrigée du Shahab-3, lui-même dérivé du No-dong 1 nord-coréen, dont la conception est inspirée par la technologie russe. D’une manière générale, les missiles iraniens sont des adaptations de produits étrangers, qu’ils viennent de Corée du Nord, de Russie (les Shahab 1 et 2 sont des versions des Scud) ou de Chine (missiles M-9).

Par ailleurs, la télévision iranienne a diffusé pour la première fois des images d’un Shahab-3 logé dans un silo souterrain. Selon le colonel Ashghar Ghelich-Khani, l’Iran disposerait de plusieurs installations de cette sorte, « éparpilées dans les montagnes ou dans les déserts ». Les engins installés dans ces silos sont « programmés pour être lancés automatiquement sur des cibles prédéfinies à l’avance » a encore précisé l’officier iranien.

Quoi qu’il en soit, ces révélations sur les capacités militaires de Téhéran sont faites alors que les Etats-Unis ont déployé dans le golfe Persique et en Méditerranée deux porte-avions avec leur escorte, à savoir l’USS Enterprise et l’USS George H. Bush, dont c’est la première mission. Le sous-marin nucléaire d’attaque USS Bremerton aurait quant à lui pris position au large de Bahrein.

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