Industrie de l’armement : Le président Sarkozy ne veut plus des « guéguerres franco-françaises »

En mai dernier, Charles Edelestenne, le patron de Dassault Aviation, avait estimé que l’accord des échanges d’actifs entre Thales – dont son groupe détient 26% du capital – et Safran était sur le point d’être bouclé.

Souhaité par l’Etat, cet échange vise à rationaliser les activités liées à l’optronique. L’an passé, les discussions avaient échoué, faute d’un accord sur le périmètre des actifs à mettre dans la balance. Safran aurait souhaité mettre la main sur l’avionique de Thales, en contre-partie de son optronique. Ce que l’électronicien avait refusé.

Les négociations ont cependant repris cette année. Et il y aurait toujours un écart de valorisation de 500 millions d’euros sur les actifs concernés par le projet d’échange et que Thales devrait payer à Safran pour récupérer l’optronique de l’équipementier aéronautique. Et comme l’électronicien ne veut pas lâcher l’avionique, jugée stratégique, Aldo Cardoso, le médiateur nommé pour faire aboutir les discussions aura fort à faire. A cela, il s’ajoute l’inquiétude, voire le mécontentement, des syndicats des deux groupes.

Cela étant, alors que la concurrence dans le secteur de l’armement tend à devenir plus rude, avec l’apparition de nouveaux actieurs qui proposent des produits moins chers (comme la Chine par exemple), l’industrie française doit se serrer les coudes et se consolider. Par exemple, il y a 3 spécialistes des véhicules blindés : Panhard, Renault Trucks Defense et Nexter.

Aussi, le président Sarkozy a mis les pieds dans le plat, à l’occasion de son allocution prononcée à l’inauguration du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, ce 20 juin.

« Nous allons encourager les regroupements qui permettent de renforcer nos champions industriels. Je le dis comme je le pense, les guéguerres franco-françaises doivent cesser, dans la bonne humeur et sur la base du volontariat » a-t-il ainsi déclaré. « Et si ce n’était pas le cas, cela se ferait toujours dans la bonne humeur mais sur la base d’instructions » a-t-il ajouté.

Autrement dit, de gré ou de force, il faudra bien que les acteurs de l’industrie française de l’armement finissent par s’entendre. Ce qui est encore loin d’être évident. Quant à une consolidation du secteur à l’échelle européenne, cela reste encore du domaine du voeu pieux.

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