Les Britanniques disposent de moyens offensifs dans le cyberespace

En octobre 2010, Ian Lobban, le discret directeur du Governement Communications Headquarters (GCHQ) avait estimé que le Royaume-Uni devait disposer de capacités offensives dedans le cyberespace et se « doter de moyen de dissuasion (ndlr, cybernétiques) » contre les pays hostiles. Selon lui, étant donné que « les risques augmentaient aussi vite que le développement de l’Internet », des attaques contre les infrastructures britanniques étaient une « menace réelle et plausible ».

Cette question est devenue une priorité à Londres. Ainsi, au moment de l’annonce des choix du gouvernement britannique en matière de défense, seuls les budgets des forces spéciales, mais aussi et surtout des programmes liés à la cyberdéfense ont été augmentés. Ces derniers se sont vus affecter la somme de 650 millions d’euros à l’issue de la publication de Strategic defence and security review (SDSR).

Pour l’armée britannique, Internet est devenu un théâtre d’opérations. « L’action dans le cyberespace fera partie du futur champ de bataille » a affirmé, au quotidien The Guardian, Nick Harvey, le ministre des Forces armées. « Nous avons besoin d’une panoplie de capacités et c’est ce que nous développons actuellement » a-t-il ajouté. « Les circonstances et la manière dont nous les utilisons sont globalement analogue à ce que nous ferions dans tout autre domaine » a-t-il expliqué.

Aussi, le Royaume-Uni est en train de se doter d’unités militaires à la fois défensives et offensives dans le cyberespace. Développés sous l’égide du Cyber Security Operations Centre du GCHQ, ces programmes sont secrets.

Cette reconnaissance d’unités offensives dans le cyberespace par les Britanniques fait suite aux fuites dans la presse de la stratégie du Pentagone en la matière, laquelle prévoit une riposte militaire en cas d’attaque des infrastructures américains, et de l’annonce par la Chine de l’exicence de la « Cyber Blue Team », une équipe spécialisée dans les cyberattaques, présentée comme étant de nature défensive.

Cela étant, les propos du ministre britannique n’ont pas tardé à être illustrés par le piratage d’un site Internet islamiste, mis au crédit du MI6, les services de renseignement extérieur de sa Majesté, et du GCHQ.

Selon The Telegraph, il s’agissait au départ de s’attaquer au magazine en ligne « Inspire », édité en anglais par al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) afin de recruter de nouveaux militants. Le Pentagone était dans le coup, via l’US Cyber Command mais la CIA bloqua l’opération en avançant que la méthode envisagée allait compromettre une importante source de renseignement.

Finalement, les Britanniques ont agi seuls. Le piratage a consisté à remplacer les méthodes mise en ligne pour fabriquer des bombes par une recette de cuisine, en l’occurrence, celle des cupcakes.

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