Afghanistan : Un général de l’Otan blessé

Depuis le lancement de leur offensive de printemps, le 1er mai, les taliban multiplient les attaques et, conformément à ce qu’il semble être une évolution de leur tactique, ils visent en priorité les responsables afghans.

Et cela a été encore le cas, le 28 mai, avec l’attentat suicide perpétré contre les bureaux du gouverneur de la province de Takhar, dans le nord de l’Afghanistan. Visiblement, les insurgés étaient très bien renseignés puisqu’ils savaient qu’une réunion rassemblant les responsables de la sécurité de la région devait s’y tenir.

Le kamikaze, qui a mis à feu la bombe qu’il portait sur lui, avait revêtu un uniforme de la police afghane afin de pénétrer à l’intérieur du bâtiment, censé être protégé. Cet attentat a tué 7 personnes, dont le chef de la police pour le nord de l’Afghanistan, le général Daoud Daoud, et deux militaires allemands.

Parmi les blessés, l’on trouve le gouverneur de la province ainsi que le général allemand Markus Kneip, commandant les troupes de l’Otan dans le nord afghan. L’officier de la Bundeswehr souffrirait de blessures légères. Depuis 2002, la Bundeswehr a perdu 52 hommes en Afghanistan, dont 6 cette année.

Cela étant, la mort du général Daoud Daoud est un revers important pour l’Otan, au moment où l’on parle de tranférer progressivement la responsabilité de la sécurité aux forces de sécurité afghanes. Cet officier, proche du commandant Massoud, était considéré comme très compétent et fiable.

Jusqu’à présent, la province de Takhar passait pour relativement tranquille, comme la région d’Hérat, dans l’ouest du pays. Ce 30 mai, deux attentats suicides ont visé un carrefour de la ville et une base italienne. Au moins 20 personnes ont été blessées et 4 autres y ont perdu la vie.

D’après le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, cinq militaires de l’Otan ont été blessés, dont un gravement. Détail gênant : Herat fait partie des secteurs dont la sécurité sera confiée aux forces afghanes à compter du 1er juillet prochain.

Par ailleurs, la veille, l’Otan a été accusée par les autorités afghanes d’avoir commis une bavure dans le district de Nowzad, situé dans la province du Helmand. Ainsi, 14 civils auraient été tués par des roquettes tirées par des hélicoptères. Le président afghan, Hamid Karzaï, qui a parlé de « grave erreur » et de « meurtre », a lancé un « dernier avertissement aux troupes et aux responsables américaines », qu’il a sommés d’arrêter leurs opérations « unilatérales ».

De son côté, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, a corrigé le bilan donné par les autorités provinciales, présenté ses excuses et fourni des explications sur le film des évènements.

« Au nom de la coalition, du commandant de l’ISAF, le général Petraeus, je veux présenter mes sincères excuses pour les 9 civils tués durant l’incident du district de Nowzand » a déclaré le général américain John Toolan, le commandant du Regional Command Sud ouest.

« La coalition prend très au sérieux tout décès ou blessure de civils. Eviter les pertes civils est notre principale priorité » a-t-il rappelé. Selon lui, les hélicoptères de l’Otan ont ouvert le feu sur une position à partir de laquelle 5 insurgés attaquaient une patrouille de la coalition. « Malheureusement, nous avons découvert plus tard que le complexe, occupé sciemment par les insurgés, hébergeait des civils innocents » a expliqué le général Toolan.

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