L’abbé Jullien de Pommerol, l’ex-padre du 2e REP, persiste et signe
A l’origine d’une demande de création d’enquête portant sur le contenu du rapport de mission rédigé par l’abbé Benoît Jullien de Pommerol, l’ancien padre du 2e Régiment Etranger Parachutiste à l’époque de son engagement en Surobi, le député UMP Jean-Claude Bouchet a interrogé le ministère de la Défense au sujet de « la déférence et la bienveillance envers l’islam poussées à l’extrême qui seraient exigées des militaires français servant en Afghanistan.
La réponse de l’Hôtel de Brienne aura été tardive (trois mois après la question écrite). La voici in-extenso :
« Le rapport de fin de mission d’un aumônier sur un théâtre d’opérations est un document interne. Son contenu n’engage que son auteur et n’a pas vocation à être diffusé. Le rapport de l’aumônier du 2e régiment étranger de parachutistes engagé en Afghanistan présente un caractère exagéré ou approximatif des faits. Sortis de leur contexte, ils peuvent donner lieu à des interprétations en total décalage avec la finalité de l’engagement opérationnel de la France en Afghanistan depuis 2001. En effet, comme sur les autres théâtres d’opérations, l’objectif des forces engagées en Afghanistan n’est pas de s’imposer au sein d’une population qui vit sous la menace des insurgés, mais de se faire accepter en respectant les usages et coutumes d’un pays. Aussi, ce qui peut être perçu comme ‘de la déférence ou de la bienveillance envers l’islam’n’est en réalité que de l’attention témoignée à l’égard d’une population locale, qui soutient d’ailleurs régulièrement et de plus en plus l’action des forces afghanes et de la coalition. Enfin, si un militaire féminin a reçu l’ordre de se couvrir les cheveux pour se protéger et remplir une mission particulière, il ne s’agit nullement d’une règle de comportement générale. Cette décision ponctuelle a été prise dans un contexte opérationnel spécifique. »
Estimant que cette réponse a mis « publiquement » en cause son « honnêteté », l’abbé Benoît Jullien de Pommerol a publié une lettre ouverte destinée à Gérard Longuet, le ministre de la Défense.
L’ancien Padre du 2e REP y conteste le fait que ses propos puissent être remis en question alors qu’il n’a pas « été entendu par ceux qui ont mené les enquêtes aboutissant à cette conclusion ». « Ni les autorités militaires, ni la DPSD, ni vos services, personne! Quelle étrange façon d’enquêter! » s’exclame-t-il.
« Ce que je dénonce dans le rapport n’est en fait que le prolongement de ce qui se passait il y a vingt ans, lors de la guerre du Golfe. Déjà, la soumission à l’islam y est flagrante » a écrit encore le père Jullien de Pommerol.
« Doit-on accepter sans s’indigner que les forces françaises offrent une mosquée au village de Landakhel, bâtiment construit grâce à l’argent du contribuable français ? Qu’il soit imposé à des militaires féminins de se couvrir la tête au nom de l’islam ? Qu’il soit décidé par un général que tous les soldats français de sa zone mangeraient halal, qu’on organise un repas de fin de ramadan au profit des Afghans, etc. ? » s’est-il interrogé.
Quant à l’affaire du sous-officier féminin à qui il avait été ordonné de se couvrir sa tête, l’abbé Jullien de Pommerol conteste l’affirmation selon laquelle sa perception des faits seraient « décalée ». « Si je me réfère à ce que disait en 2008 le chef de l’État, chef des armées, le président Nicolas Sarkozy, qui est vraiment en décalage ? N’expliquait-il pas que nous étions aussi en Afghanistan pour, qu’un jour, les femmes afghanes n’aient plus à porter la burqa ? C’est bien l’ordre d’imposer le voile à nos féminines qui me semble ‘en total décalage avec la finalité de l’engagement opérationnel de la France en Afghanistan’, a-t-il avancé.
Plus : L’intégralité de la lettre ouverte de l’abbé Jullien de Pommerol est à lire sur le site de Valeurs Actuelles