Un accord entre Thales et Safran serait proche

C’est une opération souhaitée depuis longtemps par le ministère de la Défense : l’échange d’actifs entre Thales et Safran serait sur point d’aboutir alors que les discussions s’étaient enlisées l’an passé, malgré le blocage des contrats passés avec ces deux entreprises par l’Hôtel de Brienne afin de les contraindre à trouver un terrain d’entente et d’éviter ainsi de financer deux filières concernant l’optronique qui ne pourraient faire plus qu’une.

L’an passé, Thales avait souhaité racheter les activités d’optronique de Safran, ce qui lui aurait permis d’occuper le second rang mondial dans ce domaine, derrière la société américaine Raytheon.

Seulement, Safran avait refusé cette proposition et indiqué vouloir un échange d’actifs, en particulier les calculateurs embarqués et les activités liées à la navigation inertielle détenus par son concurrent. Et cela ne fut pas accepté par le patron de ce dernier, Luc Vigneron, pour qui ces activités avaient alors une importance stratégique pour son groupe.

Finalement, un accord est en passe d’être trouvé. Le délégué général de l’armement, Laurent Collet-Billon, l’avait évoqué récemment lors d’un entretien accordé au quotidien Les Echos et Charles Edelstenne, le patron de Dassault Aviation, actionnaire à hauteur de 26% de Thales, l’a confirmé le 16 mai, en marge du salon de l’avion d’affaires Ebace, à Genève.

« Sur le principe, c’est réglé. Le périmètre maintenant est bouclé » a-t-il ainsi déclaré. « On va évaluer les parts apportées de l’un à l’autre et vice versa et il y aura vraisemblablement une différence car il y a une des parts qui est un peu plus grosse » a-t-il ajouté.

Ainsi, Thales va récupérer l’optronique et Safran va obtenir la navigation inertielle, la génération électrique et d’autres « petites » activités. En revanche, l’avionique restera dans le giron du groupe présidé par Luc Vigneron.

« L’un des ministres précédents a voulu y ajouter l’avionique et c’est là que les choses ont capoté » a expliqué Charles Edelstenne, en faisant référence à Hervé Morin, en fonction au moment des négociations entre les deux entités l’an passé. Et, toujours selon le patron de Dassault Aviation, ses successeurs à l’Hôtel de Brienne (Alain Juppé et Gérard Longuet, ndlr) auraient été d’accord pour ne pas inclure l’avionique dans les discussions.

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