Le Special Air Service a toujours du mal à recruter

Depuis plusieurs années, déjà, les unités du Special Air Service ont des difficultés à recruter. Et manifestement, il semble que cela soit toujours le cas. En effet, dans une lettre adressée au chef d’état-major de la British Army et rendue publique par The Daily Telegraph, le brigadier Richard Dennis (équivalement de colonel), patron de l’infanterie britannique et actuellement chef de corps du Princess of Wale’s Royal Regiment, a tiré la sonnette d’alarme au sujet du recrutement de cette formation mythique.

Selon l’officier, l’une des principales causes de cette désaffection à l’égard des SAS est le rythme opérationnel, très soutenu, des forces de la British Army, associé à des missions exigeantes, comme en Afghanistan. Cela empêche les éventuels candidats à intégrer cette troupe d’élite de se préparer correctement au processus de sélection très exigeant.

Par ailleurs, et bien que le Special Air Service ait son actif de nombreux succès et joué des rôles majeurs en Afghanistan et en Irak au cours de ces dernières années, les soldats de la British Army auraient tendance à penser que « les opérations intéressantes ne sont plus (…) l’apanage des forces spéciales ».

D’après The Daily Telegraph, les effectifs du SAS seraient actuellement au plus bas, avec 30% de postes laissés vacants. En 2009, seulement 93 candidats ont tenté les épreuves de sélection, contre 150 en moyenne les années précédentes. Et seulement 8 ont pu intégrer cette unité, soit 1 sur 10.

Et cette situation risque ne pas s’arranger, notamment à cause de la concurrence des sociétés militaires privées (SMP), qui tentent certains soldats d’élite avec des salaires plus élevé et de la réduction du format de la British Army, devenue inéluctable après les coupes budgétaires décidées l’automne dernier. Cela aura également des conséquences sur le recrutement des forces spéciales britanniques, qui, comme le rappelle le commandant du 22 Special Air Service Regiment, ont besoin de volontaires « jeunes et de qualité ».

Ce problème de recrutement pour les forces spéciales n’est pas propre à la Grande-Bretagne. Ce phénomène est constaté depuis maintenant une dizaine d’années et il touche l’ensemble des armées occidentales. En France, par exemple, le sous-effectif des unités du Commandement des Opérations Spéciales (COS) est estimé à environ 20%.

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