Libye : L’aviation française a « légèrement » accentué son effort

Le président Sarkozy a promis au président du Conseil national de transition libyen (CNT), le 20 avril, une intensification des frappes aériennes de l’Otan contre les forces du colonel Kadhafi. La veille, le Premier ministre, François Fillon, avait fait une annonce similaire.

En attendant, du 14 au 21 avril, l’aviation française a mené plus de missions au-dessus du territoire libyen que la semaine précédente. Au total, elle a effectué 255 sorties, soit 55 de plus. « C’est donc en légère augmentation » a estimé le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l’Etat-major des armées (EMA).

Dans le détails, les avions de l’armée de l’Air et de la Marine nationale ont accompli 52 missions de reconnaissance, avec les pod Reco NG des Rafale et Presto des Mirage F1 CR, pendant que les Mirage 2000-5 basé en Crète ont effectué 26 sorties de défense aérienne, en coopération avec l’aviation quatarie. Les E3F Awacs et Hawkeye ont continué leur activité de contrôle aérien, avec 18 missions et les C-135, ainsi que les Rafale Marine et Super Etendard gréés en « nounous » ont assuré 44 sorties de ravitallement en vol.

Enfin, 135 missions d’attaque au sol ont été réalisées mais toutes ne se sont pas toutes conclues par des tirs, notamment en raison des difficultés rencontrées pour identifier les cibles. Quoi qu’il en soit, les frappes françaises ont détruit une dizaine de véhicules appartenant aux forces du colonel Kadhafi, ainsi que des sites de missiles, un lance-roquettes multiple, des dépôts de munitions et des moyens de communication et de commandement. Les raids ont concerné les régions de Misrata, Ajdabya, Zlitan, Tripoli et Syrte.

Au niveau de l’Otan, l’activité de l’aviation française représente 20% des sorties de l’opération Unified Protector et 25% des missions d’attaque au sol. Quant à l’article du Washington Post, selon lequel il y aurait une pénurie de munitions de précision pour les avions de la coaltion, le colonel Burkhard y a opposé un démenti catégorique.

« Il n’y a pas de problème avec les munitions » a-t-il affirmé. « Les stocks sont consommés mais cela n’a pas entravé la conduite des opérations » a-t-il ajouté. Quelques jours plus tôt, le commandait Eric Trihoreau, du Sirpa Air, avait dit la même chose, tout en précisant que la France pouvait « maintenir ce niveau sans limitation de temps ».

Par ailleurs, il y a quelques mois, les autorités françaises avaient commandé, auprès de Raytheon, des kits de guidage Paveway II pour les bombes GBU 12 et 49, afin de transformer ces dernières en munitions précises. Et la livraison de ces systèmes a commencé avant la campagne libyenne. Enfin, pour ce qui concerne les missiles de croisière, le colonel Burkhard a précisé que seulement environ 10 SCALP EG ont été tirés par l’aviation française.

Du côté britannique, les réponses sont les mêmes qu’à Paris : il n’y a aucun souci avec les munitions de précision. Les avions de la Royal Air Force sont également équipés de kits Paveway et tirent également des missiles Brimstone et Storm Shadow. En revanche, là où il y aurait eu un problème dans ce domaine, c’est avec l’aviation danoise… qui est équipée de F-16 et dont les stocks de munitions de précisions ont été complétés par l’armée américaine.

Un des responsables de la communication de la Danish Air Force a botté en touche quand il s’est agi d’aborder cette question puisqu’il a déclaré ne pas savoir si les bombes (GBU 49 et 31) étaient danoises ou américaines tout en assurant que les pilotes danois ne manquaient pas d’armes.

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