Le général McChrystal blanchi par une enquête du Pentagone

L’affaire avait fait grand bruit en juin 2010. Pour avoir tenu des propos critiques à l’égard de l’administration du président Obama, le général américain Stanley McChrystal, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), c’est à dire de la coalition à l’oeuvre en Afghanistan sous la bannière de l’Otan, était poussé vers la sortie et remplacé par le général David Petraeus, le tacticien qui a permis de réduire l’insurrection en Irak.

Objet d’un reportage du magazine Rolling Stone, le général McChrystal, et surtout son entourage, avaient égratigné le vice-président américain, Joe Biden, qui s’était opposé à la stratégie que l’officier avait proposé d’appliquer en Afghanistan et que le président Obama avait détaillé lors d’un discours prononcé devant les cadets de West Point, en décembre 2009, après de longues semaines de tergiversations.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan, Karl Eikenberry, ainsi que Jim Jones, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, avaient aussi fait les frais des sarcasmes de l’équipe du général McChrystal. Et justement, c’est un point important car les propos prêtés à l’officier sortaient surtout de la bouche de ses collaborateurs.

Quoi qu’il en soit, le général McChrystal démissionna de l’armée américaine à son retour de Kaboul et il avait fait savoir qu’il comptait écrire ses mémoires, lesquelles promettaient d’être riches en anecdotes étant donné que sa carrière est émaillée de faits d’armes notables, comme par exemple la capture de Saddam Hussein, en décembre 2003.

Cependant, près d’un an après la parution de cet entretien controversé dans les colonnes de Rolling Stone, une enquête menée par le Pentagone a blanchi le général McChrystal car l’exactitude des propos très critiques envers l’administration Obama qui y figurent est remise en cause.

Ainsi, après avoir interrogé plusieurs témoin et repris l’enquête de l’US Army, le Pentagone en est arrivé à la conclusion que le général McChrystal, ainsi que ses collaborateurs, n’ont pas enfreint des règles de conduite militaire.

« Tous les évènements concernés ne se sont pas déroulés comme relaté dans l’article. Dans certains cas, nous n’avons pas trouvé de témoins ayant reconnu avoir fait ou entendu les commentaires tels que rapportés » affirme l’enquête du Pentagone, qui, toutefois, a confirmé un commentaire désobligeant du général McChrystal à l’égard de Joe Biden.

Du côté du magazine Rolling Stone, l’on se défend en affirmant que les conclusions du Pentagone « ne reposent sur aucune source crédible » et que l’absence de témoins n’est « pas surprenante étant donné que les conseillers militaires et civils interrogés (…) savaient que leurs carrières étaient en jeu s’ils reconnaissaient avoir fait ces commentaires ». Cela dit, le mal ayant été fait, cela n’aurait pas changé grand chose…

Cela étant, il semblerait que le président Obama n’ait pas tenu rigueur de cet épisode au général McChrystal. Ce dernier a en effet nommé, le 11 avril, à la tête d’une organisation dont l’action consiste à mobiliser la société américaine pour soutenir les militaires et leurs familles. Et cette structure est parrainée par Michelle Obama, l’épouse du président, et Jill Biden, celle du vice-président.

« Je suis très fière que le général McChrystal continue à servir notre pays à travers cette opération très importante destinée à soutenir les familles de militaires de notre pays. Il sera un défenseur unique et influent des millions d’Américains qui servent notre pays avec dévouement » a déclaré Michelle Obama, par voie de communiqué.

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