Des milliers de militaires français soumis à l’anonymat

Les ministères de la Défense et de l’Intérieur ont publié deux arrêtés au Journal Officiel de ce 16 avril. Ces textes fixent les unités « dont les missions exigent, pour des raisons de sécurité, le respect de l’anonymat » des personnels militaires et civils qui y sont affectés. Ils complètent surtout la liste des services soumis à cette règle car pour beaucoup d’entre eux, une extrême discrétion était déjà de mise (d’où les photos floutées, par exemple, des membres des forces spéciales).

Cette exigence d’anonymat pour les services ayant des activités sensibles a été inscrite dans la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure 2 (LOPPSI 2), promulguée le 15 mars dernier. C’était en outre une demande de la communauté française du renseignement.

Ainsi, seuls les directeurs et les chefs de service des unités concernées par les deux arrêtés et dont la nomination a fait l’objet d’une communication au Conseil des ministres et au Journal Officiel ne sont évidemment soumis à cette règle, qui s’applique tout de même à plus de 15.000 personnes, civiles et militaires.

Pour le ministère de la Défense, la liste des personnels contraints à l’anonymat concerne, sans surprise, ceux qui sont affectés à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et au Commandement des Opérations Spéciales (COS), ce qui implique les états-majors, les 6 commandos marine, le 1er RPIMa, le 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (RDP), le unités d’hélicoptères des forces spéciales (4ème RHFS et l’escadrille FS de l’escadron Pyrénées) et le Commando parachutiste de l’air (CPA) 10.

Les différents centres d’instruction parachutistes spécialisés qui dépendent de la division Action de la DGSE, ainsi que le Groupe aérien mixte 00.056 Vaucluse sont aussi concernés, de même que le bâtiment de soutien à la plongée Alizée et toutes les unités qui ont un rapport avec la dissuasion nucléaire, dont les équipages des 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), le Centre d’opérations des forces aériennes stratégiques, les escadrons 1/91 Gascogne et 2/4 La Fayette ainsi que le groupe de ravitaillement en vol 02.091 Bretagne. Curieusement, l’état-major de la Force océanique stratégique (FOST), c’est à dire la composante sous-marine de la dissuasion française, n’y figure pas.

L’Escadron de Transport d’Entraînement et de Calibration (ETEC), qui fait partie de l’armée de l’Air et dont la mission est le transport des autorités de l’Etat figure aussi sur la liste.

L’arrêté du ministère de l’Intérieur cite quant à lui le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) et  le bureau de la lutte antiterroriste de la Direction générale de la Gendarmerie nationale. Bien évidemment, les services de renseignement et les unités d’intervention et de lutte contre le terrorisme appartenant à la police nationale sont aussi concernés (DCRI, GIPN, de Sécurité de la Présidence de la République, RAID, UCLAT, section antiterroriste de la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, etc…).

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