Images de l’arrestation de Laurent Gbagbo
Contrairement à ce que voudrait faire croire l’entourage de l’ancien président ivoirien, ce ne sont pas les forces spéciales françaises qui ont arrêté Laurent Gbagbo le 11 avril, après plusieurs jours de batailles dans les rues d’Abidjan, et plus particulièrement dans les environs de la résidence présidentielle où il s’était réfugié.
Tout d’abord, les éléments français qui sont intervenus en appui à la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) pour sécuriser les axes stratégiques des quartiers environnants appartenaient au 16ème Bataillon de Chasseurs et au 12ème Régiment de Cuirrassiers. Par conséquent, les hommes du Commandement des opérations spéciales n’étaient pas concernés par les opérations d’hier.
En revanche, il est clair que les frappes réalisées par les hélicoptères Gazelle de la Force Licorne, mais aussi par les Mi-24 de l’ONUCI, ont facilité, indirectement, la tâche des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), fidèles à Alassane Ouattara, le président élu en novembre dernier.
Ces frappes ont été décidées par l’ONUCI, en réponse aux tirs ayant visé la résidence d’Alassane Ouattarra quelques heures plus tôt. Les troupes françaises sont donc intervenues dans le cadre de la résolution 1975 des Nations unies qui autorise le recours à la force pour neutraliser les armes lourdes.
Cependant, tout cela ne paraît pas très clair pour certains. Ainsi, le vice-président du groupe PS à l’Assemblée nationale, François Loncle, a estimé qu’en niant toute « responsabilité directe » de la France dans l’arrestation de Laurent Gbagbo, le gouvernement se livrait à « un grossier mensonge d’Etat ». « Il est particulièrement choquant que le ministre de la Défense se serve des chefs de l’armée pour couvrir ce mensonge. L’intervention militaire française constitue un nouvel épisode caricatural de la Françafrique » a déclaré le député de l’Eure, par voie de communiqué.
Quoi qu’il en soit, et comme l’a indiqué le ministre de la Défense, aucun soldat français n’a pénétré dans le « bunker » où s’était réfugié l’ancien président ivoirien. En effet, la chaîne de télévision RTI a diffusé des images de l’arrestation de Laurent Gbagbo par un certain commandant Vetcho, qui, visiblement, appartient aux FRCI.
Quant à la Force Licorne, le ministre de la défense a estimé que sa mission est « totalement remplie ». Les troupes françaises en Côte d’Ivoire avaient « deux mandats », a expliqué Gérard Longuet. « Le premier était de protéger nos ressortissants et ceux qui faisaient confiance à la protection de l’armée française. Ce premier mandat a été totalement respecté » a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, ce 12 avril, tout en regrettant l’enlèvement « de deux de nos compatriotes ».
Le second mandat de la Force Licorne « était de se mettre à la disposition (…) à la demande exclusive des Nations unies » pour que les armes lourdes ne soient pas « l’arbitre d’un débat ivoiro-ivoirien qui aurait dû rester un débat civil et que seule l’obstination de l’ancien président n’a pas permis de rendre tel » a ajouté le ministre de la Défense.
« Licorne a permis de réduire les armes lourdes et aux soldats du président élu de se saisir de la personne de l’ancien président Gbagbo » a-t-il encore résumé. « Mission accomplie totalement. A cet instant, le rôle de Licorne est de se replier sur ses bases et, dans le cadre des accords, à, régresser progressivement, la sécurité revenant » a-t-il conclu.
En clair, les effectifs des troupes françaises en Côte d’Ivoire, actuellement de 1.700 hommes, va diminuer de plus de la moitié. A condition que la sécurité à Abidjan le permette. Des tirs ont été de nouveau entendu, ce jour, près des anciens bastions de Laurent Gbagbo.
PS: Encore une fois, un grand merci à « Gerard », qui, grâce à ses commentaires depuis la Côte d’Ivoire, a posté sur ce blog des informations de qualité sur l’évolution de la situation en temps réel. Et merci aussi à « Beretta », pour ses précieuses ressources.