La Cour des comptes épingle le coût du sommet de l’Otan de Strabourg

Le 21ème sommet de l’Otan avait été tenu à Strasbourg et à Kehl (Allemagne) les 3 et 4 avril 2009. Cette conférence diplomatique réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Alliance atlantique, qui célébrait son 60ème anniversaire, fut marquée par le retour officiel de la France au sein du commandement militaire de l’organisation et par la désignation de l’ancien Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, aux fonctions de secrétaire général, en remplacement de Jaap de Hoop Scheffer.

Pour la Cour des comptes, et sans compter les dépenses de sécurité allemandes, l’organisation de cet évènement a coûté 50 millions d’euros, dont 36 millions d’euros ont été à la charge du contribuable français. C’est du moins ce que révèle le magazine économique Challenges, qui a pu avoir accès à un rapport rédigé par les sages de la rue Cambon.

Le document met notamment en cause le Quai d’Orsay pour sa gestion de l’organisation de cet évènement. » Les coûts ont été d’autant plus difficiles à maîtriser que la maîtrise d’ouvrage exercée par le ministère des Affaires étrangères a été peu rigoureuse » ont souligné les magistrats.

Par ailleurs, les prestations des sociétés privées d’évenementiel n’ont pas été contrôlées. La Cour de compte critique également les modalités de leur sélection. Ainsi, les dépenses faites pour l’aménagement des 8 sites retenus pour le sommet se sont élevées au niveau « historique » de 13 millions d’euros.

A cela s’ajoute la facture de 12,7 millions d’euros pour les 12.000 policiers et gendarmes mobilisés pour assurer la sécurité de l’évènement. Et comme les forces de l’ordre ont eu les pires difficultés à maîtriser les casseurs infiltrés dans les cortèges des « anti-Otan », l’Etat a dû dépenser 5 autres millions supplémentaires pour rembourser les victimes des dégradations.

D’où l’inquiétude de Didier Migaud, le président de la Cour des comptes, sur l’évolution des dépenses liées à l’organisation de sommets internationaux. Deux conférences importantes sont programmées cette année : celle du G-8 à Deauville prévue en mai et celle du G-20, qui se tiendra à Cannes, en novembre.

« Au motif qu’il s’agit de conférences internationales au plus haut niveau, les impératifs de maîtrise de la dépense publique ne sont pas prioritaires pour la maîtrise d’ouvrage et les coûts d’organisation de ces conférences sont en constante augmentation » a-t-il estimé.

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