Bilan des frappes françaises en Côte d’Ivoire

La confusion règne à Abidjan, en cette soirée du 5 avril. Des rumeurs indiquent que le président sortant, Laurent Gbagbo, aurait décidé de se rendre et d’admettre ainsi sa défaite face à son rival, Alassane Ouattara, dont l’élection à la tête de la Côte d’Ivoire a été reconnue par la communauté internationale.

En attendant, des tirs sporadiques ont été entendus mais ils seraient le fait de groupes de jeunes qui n’appartiennent à aucun des deux camps qui se sont affrontés au cours de ces derniers jours. Selon Hamadoun Touré, le porte-parole de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI), il s’agirait « d’attaques de maisons, de braquages de voitures ou d’agressions contre les personnnes ». Ce qui lui fait craindre d’être très bientôt « confrontés à un problème de maintien de l’ordre ».

Cela étant, si les combats entre les partisans de Laurent Gbagbo et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) loyales à Alassane Ouattara se sont arrêtés et que le dénouement semble proche, c’est en grande partie grâce à l’intervention militaire de l’ONUCI, appuyée par les troupes françaises déployées dans le pays dans le cadre de la Force Licorne, décidée la veille en vertu de la résolution 1975 du Conseil de sécurité des Nations unies demandant « de protéger les civils menacés ».

Ainsi, à la demande du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, les hélicoptères Gazelle et Puma du 1er RHC ont emboîté le pas des Mi-24 de l’ONUCI. Les appareils de la Force Licorne ont détruit, en quatre vagues successives, trois véhicules porte-roquettes, 4 blindés de transport, deux blindés légers, 4 canons anti-aériens et une vingtaine de pick-up appartenant aux forces pro-Gbagbo. L’antenne de la radion télévision ivoirienne a également été visée. « Aucune autre infrastructure n’a été prise pour cible » a précisé le ministre de la Défense, Gérard Longuet, devant les députés des commissions des Affaires étrangères et de de la Défense.

Dans le même temps, les militaires de la Force Licorne ont continé à prendre en charge les ressortissants français et étrangers menacés par l’insécurité ambiante et à patrouiller dans la zone 4 d’Abidjan. Près de 2.100 personnes ont ainsi pu être rassemblées au camp de Port-Bouët, qui tient lieu de garnison aux troupes françaises dans le pays. Environ 440 d’entre-elles ont pu être évacuées vers Dakar, grâce à des rotations aériennes.

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