La crise ivoirienne pourrait déstabiliser le Liberia

Les tensions politiques en Côte d’Ivoire ont des conséquences sur d’autres pays de la région, et en particulier sur le Liberia, où plus de 130.000 Ivoiriens y ont trouvé refuge depuis décembre dernier par crainte d’être victimes d’exactions.

Selon la secrétaire général adjointe des Nations unies en charge des Affaires humanitaires, cet afflux de réfugiés pourrait déstabiliser le Liberia, qui n’a pas les structures ad hoc pour gérer cette situation.

Pour y faire face, Monrovia aurait besoin de 147 millions de dollars, alors que seulement 35 millions ont été débloqués par les pays contributeurs au paln d’action d’urgence humanitaire du Liberia. Qui plus est, selon les estimations de l’ONU, si les troubles persistent en Côte d’Ivoire, le nombre de réfugiés ivoiriens pourrait grimper à 250.000.

Mais une autre menace concerne Monrovia : celle représentée par le retour au pays des mercenaires libériens principalement engagés par Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant qui refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, le vainqueur de la dernière élection présidentielle.

« Nous avons des informations selon lesquelles certains Libériens se joignent à la ‘guerre’ en Côte d`Ivoire, comme mercenaires. Nous avons appelés tous ceux qui sont impliqués à y renoncer », avait déclaré, en décembre dernier, Ellen Johnson Sirleaf, la président du Liberia. « Quiconque sera pris pour ce type d`action pourra être poursuivi en justice. Ils sont Libériens et selon la loi, ici, ils peuvent être arrêtés pour ce qu`ils font », avait-elle ajouté.

Ces mercenaires ont été aguerris par les 14 années de guerre civile qui ont endeuillé le Liberia, jusqu’au départ, en 2003, de Charles Taylor, qui avait pris le pouvoir à Monrovia avec des miliciens formés par la Libye et venus de Côte d’Ivoire…

Il y autait plusieurs centaines de mercenaires libériens (surnommés les malatias) en Côte d’Ivoire. En mars, le porte-parole du HCR à Abidjan, Jacques Franquin, a accusé une partie d’entre eux d’avoir commis des pillage, des viols et des meutres dans la région de Guiglo, située à 600 km à l’ouest d’Abidjan, devenue une « zone de non-droit ».

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