Libye : La CIA est sur le terrain, le MI6 et la DGSE aussi

L’on pouvait s’en douter et les médias américains l’ont confirmé : des équipes de la CIA sont à l’oeuvre en Libye depuis quelques semaines, afin d’établir, dixit le New York Times, des contacts avec les rebelles libyens.

La chaîne d’informations ABC va encore plus loin en précisant que le président Obama aurait signé un mémorandum secret selon lequel les membres de la centrale de renseignement américaine ont « un certain nombre de façons d’aider l’opposition libyenne ». Il s’agit de mettre en place « le cadre d’activités plus soutenues à l’avenir ». Pour autant, la CIA n’aurait pas l’autorisation de fournir des armes aux insurgés. Du moins pour l’instant car le document ménagerait cette option.

Justement, la livraison d’armes aux insurgés libyens fait actuellement débat. Après avoir progressé aux portes de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi, ces derniers sont en train de reculer et de perdre le terrain qu’ils avaient gagné la semaine passé. Parmi les raisons pouvant expliquer ces revers, il y a une absence de coordination et, surtout, un déficit de formation et d’expérience des rebelles.

Aussi, la livraison d’armes – demandée par les insurgés – n’aurait qu’une efficacité limitée (pour ne pas dire nulle) sans l’envoi d’instructeurs pour former la rébellion à leur maniement. Et former des combattants prend un minimum de temps.

Cependant, les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils étudiaient l’option d’envoyer de l’armement aux rebelles libyens. La France serait sur la même ligne si l’on en croit les déclarations récentes d’Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères. Seulement, son collègue de la Défense, Gérard Longuet, a estimé, ce 31 mars, que la fourniture d’armes aux rebelles n’est « pas à l’ordre du jour » car cela n’est pas « compatible » avec la résolution 1973 des Nations unies, qui sert de cadre à l’opération passée ce jour sous le commandement de l’Otan.

Par ailleurs, le New York Times a aussi indiqué que les équipes de la CIA travaillent en collaboration avec des membres des forces spéciales britanniques (le sujet a été abordé sur ce blog) et du MI6. Le journal américain aurait également pu préciser que la DGSE est également présente en Libye, avec notamment des agents du service Mission de sa division Opération, chargés d’établir des contacts et de faire du renseignement.

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